L'ouragan Michael a tué au moins six personnes aux États-Unis et laissé dans son sillage des paysages de désolation, alors que des milliers de soldats et de secouristes s'activaient jeudi en Floride pour des opérations de sauvetage, déblayer les rues jonchées de débris et rétablir le courant.

«C'était violent, vraiment violent», a relaté John Huskey, résidant de Panama City, station balnéaire frappée de plein fouet par l'ouragan de catégorie 4 (sur 5) quand il a touché terre mercredi et qui a depuis été rétrogradé en tempête tropicale.

À quelques kilomètres de là, la ville côtière de Mexico Beach a été ravagée, des images aériennes montrant des scènes de dévastation avec des maisons aplaties, partiellement ou totalement détruites et des arbres jonchant le sol.

À 17h00, Michael générait des vents de 85 km/h et se déplaçait très rapidement, à 39 km/h, selon le bulletin du Centre national des ouragans.

La tempête tropicale devait toucher la Virginie jeudi soir, où des précipitations jusqu'à environ 22 cm sont attendues par endroits, pouvant conduire à de dangereuses inondations. Michael devrait ensuite atteindre l'Atlantique tard jeudi.

Façades arrachées 

Au moins six personnes ont été tuées dans le passage de l'ouragan. Les consignes d'évacuation avant son arrivée ont probablement sauvé de nombreuses vies.

En Floride, quatre personnes sont mortes. Dans l'État voisin de Géorgie, une fillette de 11 ans a été tuée lorsqu'un auvent de garage a atterri sur sa maison. Et en Caroline du Nord, État déjà durement touché par l'ouragan Florence le mois dernier, une personne a perdu la vie après qu'un arbre s'est effondré sur une voiture.

«D'abord le grenier s'est effondré, tout est allé très vite», a décrit Rene Scott, une résidante de Panama City où les vents se sont déchaînés près de trois heures mercredi. «Ensuite mon toit s'est écroulé. (...) Je suis juste tellement soulagée que nous nous en soyons sortis, parce que j'ai pensé rester piégée là».

Dans cette ville côtière, des arbres sont tombés sur des lignes électriques ou en travers des routes, des façades ont été littéralement arrachées, laissant l'intérieur des maisons à nu. Dans la marina, des voiliers ont été projetés les uns contre les autres.

Deux hôpitaux de Panama City ont été endommagés. Quelques kilomètres plus à l'est, la base aérienne de Tyndall a également été frappée «directement» par l'ouragan et présente des «dommages étendus», selon un communiqué.

Des centaines de milliers de personnes restaient jeudi privées de courant dans plusieurs États du sud-est des États-Unis, dont plus de 380 000 en Floride, 234 000 en Géorgie et environ 400 000 en Caroline du Nord.

35 000 gardes nationaux 

«C'est une dévastation impensable», a commenté jeudi Rick Scott, gouverneur de la Floride. «J'ai entendu dire que beaucoup de personnes ont été blessées», a-t-il ajouté.

«L'aide arrive par les airs, la terre et la mer», a-t-il assuré. «Nous avons 35 000 gardes nationaux de Floride et plus de 1000 véhicules de secours spéciaux, 13 hélicoptères et 16 bateaux pour l'assistance humanitaire, les opérations de sécurité, de recherche et de sauvetage.»

Le président Trump a annoncé à la mi-journée avoir approuvé l'état de catastrophe majeure en Floride, permettant de débloquer davantage d'aide fédérale. M. Trump a également déclaré l'état d'urgence en Géorgie.

Dans la ville d'Alford, à environ 70 km de Panama City, les commerces et les maisons en bord de route étaient endommagés. Au nord de la ville, les habitants faisaient la queue dans une station service pour se ravitailler en eau et en nourriture. Mais les pompes à essence avaient été balayées par le vent, privant les habitants d'essence.

«Nous n'avons pas d'électricité ni de réseau», a expliqué Gina Chaudrey, la trentaine, venue avec son mari constater les dégâts sur le commerce de son beau-père. Ayant grandi dans la région, l'ouragan Michael est selon elle «de loin le pire» qu'elle ait connu.

«Nous n'avons jamais vécu quelque chose comme ça», a abondé Kotton Ayr, un ancien militaire reconverti en ferrailleur.

La reconstruction «va être rapide. On fera en sorte qu'elle soit rapide», a promis le président Trump, interviewé jeudi par la chaîne Fox News.

L'ouragan était «incroyablement destructeur et puissant», a-t-il commenté, en qualifiant le cyclone de «bolide».

Lors d'un rallye la veille, M. Trump avait indiqué qu'il se rendrait «très rapidement en Floride».

«Nous sommes concentrés sur les missions de secours de vies humaines, la recherche et le sauvetage, et nous commençons à évaluer l'impact catastrophique de l'ouragan», a de son côté déclaré le vice-président Mike Pence.

Les États-Unis ont subi l'an dernier huit tempêtes de forte puissance et trois ouragans majeurs - Irma, Maria et Harvey. Ce dernier a provoqué 125 milliards de dollars de dégâts et inondé la métropole de Houston.