La chancelière allemande Angela Merkel se rendra le 27 avril à Washington, quelques jours après Emmanuel Macron, pour rencontrer le président Donald Trump avec lequel elle entretient des relations difficiles en raison de désaccords de fond.

«Les relations bilatérales et les défis diplomatiques et sécuritaires seront au coeur des discussions», a dit mercredi à la presse une porte-parole du gouvernement allemand, Ulrike Demmer, en annonçant la visite.

«À l'occasion de la réélection de Mme Merkel comme chancelière, les deux dirigeants réaffirmeront le partenariat américano-allemand - socle des relations transatlantiques et de l'Alliance de l'OTAN - au moment où les deux nations travaillent ensemble pour faire face à un large éventail de défis géopolitiques et économiques», a écrit le même jour la Maison-Blanche dans un communiqué.

Aucun autre détail du programme n'a pour l'instant filtré.

Cette visite, dont le principe avait déjà fuité dans la presse allemande, intervient alors que Mme Merkel et M. Trump sont en désaccord sur une foule de sujets stratégiques, comme le libre-échange, l'immigration ou le climat.

Le président américain s'en est pris, avant et après son élection, à l'Allemagne en général et à la chancelière en particulier pour dénoncer les excédents commerciaux du pays, menacer le secteur de l'automobile de droits de douanes accrus et critiquer l'accueil des réfugiés depuis 2015.

Berlin attend d'ailleurs depuis la prise de fonction il y a plus d'un an de M. Trump l'arrivée d'un nouvel ambassadeur.

«Ce n'est un secret pour personne que les relations germano-américaines sont dans un état catastrophique. Presque chaque semaine, le président américain critique le gouvernement [allemand] sans qu'on puisse rien y faire», relève mercredi le magazine de référence Der Spiegel sur son site internet.

En mai dernier, la chancelière avait d'ailleurs surpris en qualifiant de «quasiment révolue» l'époque où la confiance prévalait entre Européens et Américains.

Elle s'exprimait juste après un sommet très difficile du G7 lors duquel M. Trump avait refusé de s'engager en faveur de l'accord de Paris contre le réchauffement climatique, dont les États-Unis sont sortis depuis.

Une précédente visite à Washington, au printemps 2017, de Mme Merkel avait aussi donné lieu à une scène étrange, M. Trump semblant ignorer à dessein les appels des photographes à serrer la main de la chancelière. La Maison-Blanche avait assuré que le président n'avait pas entendu la requête des journalistes.

Cette année, Mme Merkel s'entretiendra à Washington avec M. Trump juste après le président français Emmanuel Macron, qui dînera avec le président américain le 23 avril.

Le président français sera ensuite reçu à la Maison-Blanche pour la première visite d'État de la présidence Trump le 24 avril. M. Macron s'adressera également aux parlementaires du Congrès américain, réunis en session conjointe, le 25.