Un des avocats de Martin Shkreli, un entrepreneur de la pharmacie et financier américain qui avait été jugé coupable l'été dernier de fraude, a lui-même été condamné mercredi par un tribunal new-yorkais, a-t-on annoncé de source judiciaire.

Evan Greebel a été reconnu coupable de deux chefs d'accusation portant sur des manipulations financières par un tribunal de Brooklyn après un procès de onze semaines, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué. Il risque jusqu'à 20 ans de prison et la sentence sera annoncée ultérieurement.

Il s'agit d'un énième rebondissement dans l'affaire Shkreli. Ce trentenaire avait été reconnu coupable en août dernier de fraude sur les titres de deux fonds d'investissement (hedge funds) dont il était le gérant, MSMB Capital Management et MSMB Healthcare Management. Il avait également été reconnu coupable d'avoir manipulé les actions du laboratoire pharmaceutique qu'il avait créé, Retrophin, les utilisant pour renflouer les deux fonds d'investissement.

Martin Shkreli s'était attiré la vindicte des médias et de l'opinion publique après avoir multiplié par 50 le prix d'un médicament destiné aux séropositifs, en septembre 2015 après en avoir obtenu le brevet.

«En aidant le PDG de Retrophin Martin Shkreli à voler des millions de dollars et à couvrir les fraudes commises par Shkreli, l'accusé a trahi la confiance placée en lui par le Conseil d'administration de Retrophin pour qu'il défende les intérêts de l'entreprise», a affirmé la procureur générale par intérim du tribunal Bridget Rohde, citée dans le communiqué.

Selon les preuves présentées au tribunal, Evan Greebel, un avocat d'affaires qui défendait les intérêts de Martin Shkreli, a conspiré entre 2011 et 2014 avec ce dernier et d'autres personnes pour détourner les fonds de Retrophin pour payer les actionnaires des deux fonds d'investissements MSMB Capital et MSMB Healthcare gérés par M. Shkreli.

MM. Greebel et Shkreli ont également tenté entre 2012 et 2014 de manipuler le cours de l'action de Retrophin en dissimulant le fait que Martin Shkreli en possédait la majorité.

Martin Shkreli s'est fait connaître du grand public en septembre 2015, lorsque l'une de ses sociétés, Turing Pharmaceuticals, avait fait passer le prix d'un comprimé de Daraprim, médicament utilisé contre le paludisme et par les séropositifs, de 13,5 à 750 dollars du jour au lendemain.

Il attend toujours de connaître sa peine après son procès en août. Celle-ci devrait être annoncée dans les prochains mois et il encourt également jusqu'à vingt ans de prison.