Le chef de la diplomatie américaine, Rex Tillerson, n'a pas l'intention de démissionner, a affirmé mardi le département d'État, après des informations de presse le donnant sur le départ en raison d'une mésentente avec la Maison-Blanche.

Depuis qu'il a pris les commandes de la diplomatie américaine en février, l'ancien patron du géant pétrolier ExxonMobil est critiqué pour sa relative discrétion et ses projets de réduction de près de 30% du budget du département des Affaires étrangères qui emploie plus 70 000 personnes à Washington et dans 250 postes à l'étranger.

Lors de son point de presse - réduit à deux séances par semaine au lieu d'une quotidienne - la porte-parole du département d'État Heather Nauert a été immédiatement interrogée sur un article de CNN affirmant lundi que M. Tillerson aurait confié à des proches qu'il quitterait ses fonctions d'ici la fin de l'année.

«C'est faux. Nous avons parlé au secrétaire d'État. Le secrétaire d'État a été très clair: il a l'intention de rester ici au département d'État. Il nous reste beaucoup de travail à faire», a rétorqué Mme Nauert.

Pressée de questions sur l'agenda officiel du Secrétaire plutôt dégarni ces derniers jours et le fait qu'il était invisible au département d'État, la porte-parole a expliqué que M. Tillerson prenait «juste un peu de congés».

«Il a eu beaucoup de travail. Il revient tout juste d'un méga voyage à l'étranger», a-t-elle justifié, en allusion à une tournée début juillet qui avait conduit M. Tillerson au sommet du G20 en Allemagne, en Ukraine, en Turquie et dans des pays du Golfe.

Lorsqu'il était rentré de cette visite le 13 juillet, Rex Tillerson, un ingénieur texan de 65 ans qui a fait toute sa carrière chez Exxon, avait confié qu'il se sentait «fatigué».

Il avait aussi reconnu, avec une certaine franchise, que lorsqu'il dirigeait ExxonMobil (de 2006 à 2016) sa «vie était plus facile» car il était «le dernier décisionnaire». Alors qu'en tant que chef de la diplomatie, il doit composer avec «un processus de décision fragmenté» au sein d'un «gouvernement américain (...) qui n'est pas une organisation très disciplinée».

D'après CNN, citant des sources anonymes, M. Tillerson serait de plus en plus «frustré» des ingérences de la Maison-Blanche dans les processus de nominations des collaborateurs du ministre.

Nombre de postes d'ambassadeurs, de directeurs régionaux et de secrétaires d'État adjoints n'ont toujours pas été pourvus, des diplomates et des experts s'alarmant d'une mise à l'écart du vénérable département d'État fondé en 1789.