« On me doit des excuses ! » : exaspéré par l'affaire russe qui empoisonne son début de mandat, Donald Trump a dénoncé lundi, dans une salve de tweets, l'absence de preuves et lancé de virulentes attaques contre son prédécesseur démocrate.

Depuis la publication en fin de semaine dernière d'une minutieuse enquête du Washington Post sur les conditions dans lesquelles Barack Obama avait été informé, dès août 2016, des agissements de Moscou, Donald Trump a opté pour un ton nettement plus offensif.

Il martèle, depuis, un message simple : si cette affaire était si grave, pourquoi l'administration précédente n'a-t-elle « rien fait » ? En réalité, si la réponse du président démocrate divise les experts, Barack Obama avait bien réagi à ces informations de la CIA, avec en particulier l'annonce fin décembre des sanctions contre la Russie.

« Après quatre mois à regarder la Russie à la loupe, ils ont zéro ''enregistrement'' de connivence par des gens de T [Trump] », a tweeté Donald Trump. « Il n'y a ni collusion, ni entrave. On me doit des excuses !».

« La raison pour laquelle le président Obama n'a RIEN fait à propos de la Russie après avoir été informé par la CIA de l'ingérence est qu'il pensait que Clinton allait gagner et il ne voulait pas ''faire tanguer la barque'' », a assuré le président américain, dans la même série de tweets.  « Il n'a pas fait un ''raté''. Il a comploté et entravé et cela n'a fait aucun bien aux démocrates et à Hillary la crapule », a-t-il ajouté.

Les proches d'Obama dénoncent de leur côté une tentative de diversion au moment où le président républicain tente - dans la douleur - de faire abroger « Obamacare », loi sur la santé signée par le président démocrate en 2010.

« Les attaques de l'administration sur la réponse du président Obama aux ingérences de la Russie visent clairement à détourner l'attention de l'impact terrible de l'abrogation d'Obamacare », a indiqué un ex-responsable de l'administration Obama.

« La situation a été prise très au sérieux », a-t-on ajouté de même source, rappelant que Barack Obama avait abordé frontalement le sujet directement lors d'un entretien avec Vladimir Poutine.

En octobre 2016, toutes les agences du renseignement américain avaient fait état pour la première fois publiquement d'une ingérence de Moscou. En janvier, elles précisaient que Vladimir Poutine en avait lui-même donné l'ordre.