Donald Trump, dans la tourmente pour avoir accusé sans éléments de preuve Barack Obama de l'avoir placé sur écoute, s'est dit mercredi conforté par les déclarations d'un élu républicain sur de possibles opérations de surveillance qui n'avaient pas été révélées à ce jour.

Devin Nunes, président de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, a affirmé, tout en restant avare en détails, que les agences de renseignement américaines avaient intercepté des communications des membres de l'équipe Trump, voire de Trump lui-même, durant la période de transition.

«Il y a beaucoup d'informations dans les rapports que j'ai vus qui m'amènent à penser que l'administration précédente et nombre d'agences avaient une très bonne idée de ce que le président élu Trump faisait», a déclaré l'élu républicain, après avoir rencontré M. Trump à la Maison Blanche.

«J'ai pensé qu'il était important que le président le sache», a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui s'exprimait au même moment lors d'une table ronde avec des élus afro-américains, a fait part de sa satisfaction.

Etes-vous conforté par ces déclarations ?, lui a demandé un journaliste. «Oui, d'une certaine manière. Je suis content qu'ils aient trouvé ce qu'ils ont trouvé», a-t-il répondu, sans autres précisions.

Soulignant que ces écoutes avaient probablement été récoltées de manière fortuite, c'est-à-dire que les personnes concernées n'étaient pas directement visées par la surveillance, M. Nunes a jugé troublant que leurs identités aient été «dévoilées» et s'est interrogé sur les raisons de ce choix.

Mais le fait que l'élu républicain aille directement voir le locataire de la Maison Blanche sans informer au préalable les autres membres de la Commission du renseignement a provoqué le colère des démocrates qui ont dénoncé un coup politique.

Adam Schiff, chef de file des démocrates dans cette commission, a jugé que M. Nunes ne pouvait «mener une enquête crédible de cette façon».

Lors d'une audition parlementaire lundi, le directeur du FBI James Comey a affirmé ne disposer d'aucune information permettant d'accréditer la thèse d'écoutes de la Trump Tower mise en avant par Donald Trump dans ses tweets.

«Aucun président ne pourrait» ordonner de telles écoutes, a-t-il expliqué, soulignant la «rigueur» de la procédure juridique pour mettre sur écoute des citoyens américains, qui implique la signature d'un juge spécialisé.

«Exécrable! Je viens de découvrir que le président Obama a mis mes "lignes sur écoute" dans la Trump Tower juste avant ma victoire. Rien de trouvé. C'est du maccarthysme!», avait tweeté le milliardaire le 4 mars.

«Le président Obama est tombé bien bas en mettant mes téléphones sur écoute pendant le très sacré processus électoral. C'est Nixon/Watergate. Homme malfaisant (ou malade)!», avait-il ajouté dans un autre message peu après.