Un homme suspecté d'avoir lancé de fausses alertes à la bombe contre des établissements juifs aux États-Unis a été interpellé vendredi à St. Louis, au Missouri, les premiers éléments de l'enquête indiquant qu'il souhaitait ainsi compromettre une ancienne petite amie.

Juan Thompson, 31 ans, aurait contacté plusieurs centres juifs et écoles juives ainsi que les bureaux new-yorkais de l'ONG juive Anti-Defamation League (ADL) pour prévenir de la présence d'explosifs, selon un communiqué du procureur fédéral du district sud de l'État de New York, Preet Bharara.

Certaines alertes ont été faites au nom de l'ancienne petite amie du suspect, qui a rompu avec lui en juillet 2016, semble-t-il pour tenter de la compromettre par rancoeur.

Les recherches effectuées sur la foi de ces huit alertes distinctes n'ont permis de découvrir aucun engin explosif.

Le suspect a ensuite posté plusieurs messages sur son compte Twitter pour dénoncer les prétendus agissements de son ancienne petite amie, qu'il a qualifiée d'« antisémite ».

Ces alertes étaient le point d'orgue, selon les enquêteurs, d'une campagne de harcèlement lors de laquelle Juan Thompson avait notamment contacté l'employeur de la jeune femme pour l'accuser de divers maux.

Le suspect devait être présenté vendredi à un juge en vue de son inculpation. À ce stade, le procureur n'a retenu contre lui que le chef d'accusation de cyberharcèlement, mais il a précisé que l'enquête se poursuivait.

Juan Thompson est un ancien journaliste, qui a travaillé pour le site d'information The Intercept de novembre 2014 à janvier 2016, avant d'être remercié pour avoir utilisé des sources fictives et inventé des citations.

Le jeune homme, qui couvrait notamment la justice américaine, avait été jusqu'à créer des comptes de messagerie électronique sous de fausses identités pour laisser croire qu'il s'agissait de sources.

Dans un communiqué publié vendredi sur le site, The Intercept s'est dit « horrifié » d'apprendre l'interpellation de Juan Thompson et les accusations qui pesaient contre lui.

Une centaine de centres et d'établissements scolaires communautaires juifs dans 33 états ont rapporté des alertes à la bombe et des menaces depuis le début de l'année.

Les États-Unis sont le pays qui compte le plus grand nombre de juifs au monde, derrière Israël, avec 4,5 à 5,5 millions d'Américains juifs selon diverses estimations.

Une dizaine de pierres tombales renversées ont été découvertes jeudi dans un cimetière juif de Rochester (État de New York).

Fin février, des vandales avaient brisé et retourné plus de 500 pierres tombales dans un autre cimetière juif, à Philadelphie, une semaine après un acte similaire à St. Louis.

Mardi, en ouverture de son premier discours devant le Congrès, le président Donald Trump a dénoncé solennellement une série d'actes racistes et antisémites commis dans tout le pays ces derniers jours, promettant que l'Amérique resterait « unie » contre la « haine ».

WASHINGTON - Une dizaine de pierres tombales ont été vandalisées dans un cimetière juif de l'État de New York, a confirmé vendredi une responsable locale, dernier événement en date d'une série d'actes et de menaces visant la communauté juive aux États-Unis.

Il s'agit du troisième cimetière juif à être profané en deux semaines, après ceux de Philadelphie et de St. Louis, relançant un vif débat en Amérique sur l'antisémitisme.

La police cherche toujours à déterminer si les dernières dégradations de sépultures survenues mercredi dans le cimetière de Waad Hakolel, aussi appelé Road Stone, relevaient du vandalisme gratuit ou d'un acte antisémite, a expliqué vendredi Meredith Dragon, directrice de la Fédération juive de Greater Rochester.

Dans le cimetière, des pierres tombales ont été retournées et des photos dégradées, précise Mme Dragon, ajoutant que certaines dégradations auraient pu survenir avant mercredi.

« C'est un très vieux cimetière », affirme-t-elle. « Cela risque d'être difficile de déterminer le qui, quoi, comment. Il n'y a pas de bonnes caméras ».

Le gouverneur de New York, Andrew Cuomo, a lui annoncé l'ouverture d'une enquête sur la montée des actes et menaces contre les organisations juives dans son État du nord-est américain.

Une enquête a également été ouverte auparavant par la police fédérale (FBI) et le département des droits civiques du ministère de la Justice, chargé des investigations sur les crimes raciaux ou à caractère confessionnel.

Une centaine de centres et d'établissements scolaires communautaires juifs dans 33 États américains ont rapporté des alertes à la bombe et des menaces depuis le début de l'année.