Des taxis conduits par des femmes et réservés aux femmes et aux enfants, le projet de l'Américain Michael Pelletz a suscité une telle demande que cet ancien chauffeur de VTC a décidé de repousser la date de lancement.

Chariot For Women, le nom de cette jeune société entièrement financée par son fondateur et des proches, devait initialement entrer en service mardi.

Elle s'appuie, en grande partie, sur la méfiance de certaines femmes envers les taxis et les VTC, nourrie par plusieurs affaires d'agressions sexuelles par des chauffeurs hommes.

Son fondateur souhaitait rassembler, dans un premier temps, un fichier de mille conductrices potentielles dans l'État du Massachusetts. Elles auraient utilisé leur véhicule personnel pour convoyer femmes et enfants, sur demande.

Mais sans avoir dépensé un centime en publicité, ce sont pas moins de 7000 femmes candidates qui l'ont contacté ces quatre derniers jours pour devenir chauffeuses de sa société.

« Si nous nous lançons le 19 avril, nous allons avoir des centaines de milliers de personnes qui voudront utiliser notre application. (...) Je ne veux pas laisser tomber qui que ce soit en laissant l'application planter », a expliqué vendredi à l'AFP Michael Pelletz, basé à Boston.

Dès lors, « nous allons repousser (le lancement) de quelques mois, juste pour être sûrs », a-t-il annoncé, sans être plus précis.

Pour Boston où devait être lancé le service, les tarifs sont peu ou prou les mêmes que ceux d'Uber et Lyft, les deux géants des voitures de transport avec chauffeur (VTC), et sans tarification progressive, comme chez Uber.

Michael Pelletz a également indiqué que la start-up garderait 25 % des 100 premiers dollars gagnés quotidiennement par chaque conductrice, mais rien au-delà. Uber, numéro un mondial du VTC, prélève une part similaire mais sur l'ensemble des courses.

« Je ne suis pas là-dedans pour l'argent, mais parce qu'il y a un tel besoin d'assurer la sécurité des femmes et des enfants », a affirmé M. Pelletz.

Chariot For Women n'est pas le premier service sur ce créneau, mais aucun n'a jamais connu le succès, en partie du fait d'accusations de discrimination.

« Notre service juridique est bien préparé », répond Michael Pelletz, qui souhaite même être contesté juridiquement « car des lois peuvent changer si nous montrons qu'il y a un besoin », veut-il croire.