Kim Davis, la greffière du comté de Rowan, au Kentucky, qui refuse de délivrer des certificats de mariage aux couples de même sexe, passe le week-end de la fête du Travail en prison avec la Bible pour toute compagnie.

Au moins trois couples homosexuels profiteront quant à eux de la fin de semaine pour planifier leurs noces après avoir finalement obtenu le certificat de mariage que Mme Davis leur refusait en raison de ses convictions religieuses.

Le greffier adjoint du comté de Rowan a fourni les certificats, vendredi, afin d'éviter d'être emprisonné ou mis à l'amende pour ne pas avoir respecté la décision d'un juge fédéral.

En dépit de ce dénouement, l'affaire est loin d'être terminée. Kim Davis a rencontré ses avocats dans le centre de détention où elle est incarcérée, vendredi, et leur a dit qu'elle ne trahirait jamais sa conscience ou Dieu.

Le juge David Bunning a indiqué que la greffière demeurerait derrière les barreaux tant qu'elle ne respecterait pas son ordonnance. Les avocats de Mme Davis ont affirmé que la seule manière de résoudre le problème serait de changer la loi de l'État du Kentucky pour que les certificats de mariage ne relèvent plus de la juridiction des greffiers de comté.

L'assemblée législative de l'État ne se réunira pas avant janvier. Le gouverneur du Kentucky, le démocrate Steve Beshear, a refusé d'organiser une séance extraordinaire, soutenant que ce serait gaspiller l'argent des contribuables pour une histoire qui ne concerne, pour le moment, qu'une seule représentante élue de l'État.

Cela signifie que Kim Davis pourrait rester plusieurs mois en prison avant que les législateurs n'aient la chance de modifier la loi au début de l'année prochaine.

Depuis que la Cour suprême des États-Unis a légalisé le mariage gai en juin, la vaste majorité des représentants des États ont accepté de respecter le jugement. Toutefois, Mme Davis et une poignée d'autres greffiers et juges, conseillés par la firme chrétienne Liberty Counsel, ont refusé de se plier à la décision et arrêté de délivrer des certificats de mariage, tant pour les couples homosexuels qu'hétérosexuels.

PHOTO AFP

Kim Davis