Une Afro-Américaine de 28 ans a été retrouvée morte dans sa cellule d'une prison du Texas lundi, un suicide selon les autorités. Une version officielle dont doutent ses proches et une nouvelle mort qui - après celles des Michael Brown à Ferguson, Eric Garner à New York, Freddie Gray à Baltimore et autres - soulève encore une fois de sérieuses questions sur la façon dont la communauté noire américaine est traitée par la police.

Sandra Bland, qui a initialement été interpellée au volant de son véhicule par la police texane dans la petite ville de Prairie View tard le vendredi 10 juillet pour avoir effectué un changement de voie «non approprié», a finalement été mise en état d'arrestation pour assaut sur un policier.

La jeune femme qui venait de quitter la région de Chicago pour venir poursuivre sa vie au Texas ayant tout juste accepté un nouvel emploi au collège Prairie View A&M dans le comté de Waller, université dont elle avait graduée, a passé le week-end en prison avant d'être retrouvée morte lundi matin.

Selon le shérif du comté de Waller, Glenn Smith, la mort «semble avoir été auto-infligée par asphyxie», la dame ayant été retrouvée pendue.

«Il apparaît qu'elle a utilisé un sac-poubelle pour se pendre dans une partie de la cellule conçue pour donner une intimité aux détenus», a déclaré le procureur général du comté de Waller, Elton Mathis.

Pour les membres de sa famille et ses amis, Mme Bland n'aurait jamais commis un tel geste.

«Je lui ai parlé vendredi et elle était dans un bon état d'esprit», a déclaré l'une de ses amies LaVaughn Mosely au quotidien USA Today.

En entrevue avec l'Associated Press, sa soeur Shante Needham a dit que Sandra lui avait téléphoné alors qu'elle était en prison, samedi après-midi, lui disant qu'elle avait été arrêtée, mais qu'elle ne savait pas pourquoi.

Elle a également affirmé à sa soeur qu'un policier avait placé un genou dans son dos lors de son arrestation et qu'elle croyait qu'un de ses bras avait été cassé lors de l'intervention policière.

«Elle avait l'air d'avoir mal, elle était persuadée que son bras était fracturé», a confié Mme Needham à l'agence de presse américaine.

Sandra Bland avait mis en ligne une vidéo le 1er mars sur sa page Facebook dans laquelle elle affirmait souffrir «d'une petite dépression». Sa famille ne croit cependant pas que Mme Bland aurait pu se suicider.

Une campagne a été lancée sur les réseaux sociaux réclamant justice pour la jeune femme, notamment sur Twitter avec entre autres le mot-clic #JusticeforSandy. Une vidéo montrant présumément l'arrestation de Sandra Bland a également fait surface après sa mort sur Facebook et YouTube.

Les polices d'État et fédérale, les Rangers du Texas et le FBI, ont annoncé ouvrir une enquête sur les circonstances entourant la mort de Sandra Bland. 

-Avec l'Associated Press, le USA Today, le Chicago Tribune et la BBC