Quelque 2800 prisonniers d'un pénitencier du Texas seront déplacés vers d'autres établissements après la prise de contrôle par des détenus d'une partie de la prison, vendredi, rendant l'endroit «inhabitable».

Le porte-parole de l'administration des prisons aux États-Unis Ed Ross a affirmé samedi que les mutins se soumettaient aux ordres des autorités, mais des négociations étaient toujours en cours pour que les gardiens reprennent le «contrôle complet» du Centre correctionnel du comté de Willacy.

Le shérif Larry Spence a fait état de blessures mineures. Les prisonniers, qui utiliseraient des tuyaux comme armes, n'ont toutefois pris aucun otage, selon M. Spence.

L'entrepreneur privé de la prison, l'entreprise Management & Training, a précisé qu'environ 2000 prisonniers avaient refusé d'effectuer leurs tâches pour protester contre l'état des services médicaux de l'établissement.

Les administrateurs de la prison avaient accepté de rencontrer les détenus pour négocier avec eux, mais l'établissement a été bouclé un peu plus tard, selon le porte-parole de l'entreprise Issa Arnita.

M. Arnita a ajouté que les prisonniers avaient réussi à s'évader de leurs cellules pour se rendre ensuite dans la cour extérieure. Le quotidien Valley Morning Star a rapporté que des incendies avaient été allumés dans trois des dix unités de la prison.

Selon les autorités, 800 à 900 détenus n'ont pas participé aux incidents.

Les prisonniers de l'établissement sont considérés comme des «délinquants à faible risque» - ce sont en grande majorité des immigrants illégaux.

«Les agents correctionnels ont utilisé des moyens non létaux, des gaz à lacrymogène pour reprendre le contrôle», a indiqué M. Arnita. Il n'y a aucun danger pour le public, a-t-il assuré.

Les autorités n'ont pas précisé pourquoi les prisonniers s'étaient révoltés contre les services médicaux.

Une étude de 2007 réalisée par l'Union américaine pour les libertés civiles avait toutefois révélé que les immigrants illégaux en prison se plaignaient de leur faible accès à des soins médicaux. Ils déploraient entre autres le fait qu'ils devaient attendre au moins une semaine pour rencontrer un professionnel de la santé.