Le premier ministre britannique David Cameron, reçu jeudi à la Maison-Blanche par le président américain Barack Obama, a promis des avancées sur la cybersécurité, «nouvelle menace» qui pèse sur les entreprises et les pays.

Les deux dirigeants, dont la rencontre intervient une semaine après les attaques meurtrières qui ont frappé Paris, ont affiché, dans une tribune publiée dans The Times, leur volonté de faire front commun face au terrorisme et de défendre «la liberté d'expression, l'État de droit et des institutions démocratiques robustes».

Dans une vidéo postée sur Twitter quelques heures avant son arrivée à la Maison-Blanche, où ils partageaient jeudi soir un dîner de travail avec M. Obama, M. Cameron a promis «des annonces importantes» dans le domaine de la cybersécurité.

Evoquant des attaques menées «par des terroristes, parfois par des entreprises et parfois même par des États comme dans le cas de la Corée du Nord», il a jugé indispensable que les États-Unis et le Royaume-Uni coopèrent sur cette «nouvelle menace».

Les deux dirigeants, s'exprimeront vendredi en milieu de journée lors d'une conférence de presse commune à l'issue d'une rencontre dans le Bureau ovale.

M. Obama, 53 ans, entame ses deux dernières années à la Maison-Blanche tandis que M. Cameron, 48 ans, se prépare aux élections générales de mai qui s'annoncent extrêmement serrées.

En début de semaine, M. Cameron a réaffirmé sa volonté de  renforcer les possibilités juridiques d'intercepter les communications entre suspects dans les affaires de terrorisme.

La question du degré de coopération des géants américains de l'internet tels que Facebook, Twitter ou Google afin de déceler d'éventuelles menaces d'attentats devrait en particulier être abordée.

Interrogé sur ce point jeudi, Josh Earnest, porte-parole de M. Obama, est resté assez évasif. «Il faut trouver un équilibre entre la nécessité pour les gouvernements et les agences de renseignement d'obtenir un certains nombre d'informations (...) et l'importance pour les gouvernements de protéger la vie privée de leurs citoyens», a-t-il déclaré.

Le sujet est sensible aux États-Unis depuis les révélations, en juin 2013, d'Edward Snowden sur les vastes programmes de collectes de données de l'Agence nationale de sécurité (NSA). Une réforme de l'appareil de surveillance américain a été lancée, mais n'a pas encore abouti.

MM. Cameron et Obama ont aussi affiché, dans leur tribune commune, leur détermination à continuer à répondre aux «actes agressifs» de la Russie en Ukraine. La récente recrudescence des combats dans l'Est séparatiste prorusse, pourrait, selon Kiev, mener à une «guerre continentale à grande échelle».

Sur le front économique, le président américain et le premier ministre britannique devraient aborder les discussions difficiles sur un futur accord de libre-échange entre les États-Unis et l'Union européenne qui pourrait, selon leurs propres termes, «offrir de nouvelles opportunités d'emploi pour des millions de personnes» des deux côtés de l'Atlantique.

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a mis cette semaine un bémol à l'optimisme affiché par les dirigeants européens qui avaient évoqué en décembre une possible signature en 2015. «Dans le meilleur des scénarios», seule «l'ossature» d'un accord pourrait être prête d'ici la fin de l'année, a-t-elle affirmé.

La chute des pris du pétrole, le dossier nucléaire iranien, la cybersécurité, ou encore la lutte contre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest devraient également figurer au menu des discussions.