Des parlementaires démocrates et républicains partisans de l'isolement du régime cubain ont déploré la décision de Barack Obama d'engager une normalisation des relations avec Cuba, promettant de résister à la levée de l'embargo réclamé par le président américain.

Sénateur de Floride, où vivent de nombreux réfugiés cubains très hostiles au régime de Raul Castro, le républicain Marco Rubio a dénoncé la naïveté de l'initiative américaine.

«La Maison-Blanche a tout concédé, mais obtenu peu de choses», a déclaré Marco Rubio à des journalistes.

Marco Rubio présidera à partir de janvier la sous-commission des Affaires étrangères qui sera chargée d'interroger et confirmer le prochain ambassadeur américain à Cuba, et a sous-entendu que cette confirmation s'avèrerait délicate.

«Ce Congrès ne lèvera pas l'embargo», a en outre affirmé Marco Rubio, en réponse à l'appel de Barack Obama à mettre fin à l'embargo en place depuis 1962. «J'utiliserai tous les outils à ma disposition pour contrecarrer autant que possible les changements annoncés».

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a regretté «une longue série de concessions irréfléchies à une dictature qui brutalise son peuple et complote avec nos ennemis».

«Cela va encourager tous les pays qui soutiennent le terrorisme», a-t-il déclaré.

Les démocrates n'étaient pas en reste, notamment le sénateur Robert Menendez, qui présidait jusqu'à présent la commission des Affaires étrangères et fait partie du groupe de parlementaires viscéralement hostiles à une levée des sanctions contre Cuba.

Le rapprochement «cautionne le comportement brutal du gouvernement cubain», a-t-il déclaré, dans un communiqué sévère.

Le sénateur a particulièrement regretté l'échange de trois espions cubains contre un Cubain emprisonné sur l'île pour avoir espionné au profit de Washington.

«Cet échange asymétrique ne fera qu'inciter Cuba à devenir plus belliqueux envers l'opposition cubaine», a-t-il prédit.

Trois parlementaires sont allés chercher Alan Gross, libéré mercredi par Cuba après cinq ans de détention à la faveur du rapprochement: le sénateur démocrate Patrick Leahy, le sénateur républicain Jeff Flake et le représentant démocrate Chris Van Hollen.

Patrick Leahy a engagé ses collègues à ne pas «s'accrocher à une politique en échec». «Le temps du changement est venu», a-t-il déclaré à son retour aux États-Unis.