Ruth Ginsburg, juge progressiste de la Cour suprême des États-Unis, est sortie jeudi de l'hôpital, le jour de la fête américaine de Thanksgiving, après avoir subi une opération cardiovasculaire à la suite d'un malaise, a-t-on appris auprès de la haute Cour.

Ruth Bader Ginsburg, 81 ans, avait souffert d'un malaise en faisant de l'exercice, ce qui avait permis de découvrir une obstruction de l'artère coronaire droite, selon Kathy Arberg, porte-parole de la Cour suprême.

La juge a subi une intervention mercredi matin au Centre hospitalier MedStar de Washington, pendant laquelle un stent (prothèse endovasculaire) a été placé dans son artère.

Elle a pu sortir de l'hôpital dès jeudi matin, alors que les Américains célèbrent en famille la fête de Thanksgiving.

La porte-parole avait indiqué que la juge serait arrêtée 48 heures. Ruth Ginsburg devrait donc siéger dès lundi à la Cour pour une audience importante sur la liberté d'expression dans les médias sociaux.

Nommée en 1993 par le président Bill Clinton, Ruth Ginsburg est l'une des quatre juges progressistes de la Cour suprême, qui en compte neuf. La Cour suprême a le dernier mot sur tous les grands sujets de société aux États-Unis, du mariage gay à l'avortement, en passant par la réforme de la santé de Barack Obama et les exécutions.

Très frêle, cette ferme défenseuse des droits des femmes s'était remise d'une chimiothérapie contre un cancer du côlon à la fin des années 90, puis avait été opérée avec succès en 2009 d'un cancer du pancréas décelé au premier stade.

Les rumeurs vont bon train depuis des mois sur son état de santé et son éventuelle démission de la haute Cour, ce qui permettrait au président Barack Obama de nommer un juge avant la fin de son mandat présidentiel.

Mais la juge Ginsburg a toujours affirmé que ses problèmes de santé ne l'empêchaient pas de siéger et qu'elle n'entendait pas quitter la Cour.

Les «sages» sont nommés à vie à la Cour suprême par le président des États-Unis mais doivent ensuite être confirmés par le Sénat. La haute Cour est actuellement dominée par cinq juges conservateurs mais, parmi eux, le juge Anthony Kennedy vote parfois du côté progressiste.

Quatre des neuf juges ont plus de 76 ans, dont trois nommés par un président républicain.