Des responsables de certains refuges pour sans-abri de Denver affirment que la légalisation de la marijuana a contribué à une augmentation du nombre de jeunes vivant dans les rues de la ville.

L'une de ces organisations, Urban Peak, fournit de la nourriture, un abri et d'autres services aux itinérants âgés de 15 à 24 ans à Denver et Colorado Springs.

«Chez les nouveaux jeunes que nous voyons, la majorité disent être ici en raison de la marijuana, a confié le directeur adjoint de l'organisme, Kendall Rames, au Denver Post. Ils passent par ici. C'est très malheureux.»

Le refuge de l'Armée du salut pour hommes seuls de Denver a accueilli plus de sans-abri cet été, et des responsables ont constaté une multiplication du nombre de jeunes âgés de 18 à 25 ans à cet endroit. Le refuge a abrité une moyenne de 225 personnes chaque nuit l'été dernier, contre près de 300 personnes par nuit cette année. Il n'était pas possible de connaître la répartition selon l'âge, mais un sondage informel a permis de préciser qu'environ le quart de la croissance était liée au cannabis, y compris chez des gens ayant déménagé en espérant trouver un travail dans ce domaine, a indiqué Murray Flagg, secrétaire de division pour les services sociaux.

Certains itinérants ont un dossier criminel qui les empêche de travailler dans les magasins de marijuana et les serres, qui sont réglementés par l'État, a indiqué M. Flagg. Il croit également que d'autres pourraient trouver du travail, mais qu'ils ne gagneraient pas assez pour payer un loyer dans le marché immobilier en croissance de Denver.

Au St. Francis Center, un refuge de jour pour itinérants, la marijuana est la deuxième raison la plus souvent donnée pour se rendre au Colorado, après le désir de trouver du travail. Pour le directeur général de l'organisme, Tom Leuhrs, il y a également une raison économique à l'augmentation du nombre de jeunes itinérants. Ceux-ci éprouvent de la difficulté à passer du secondaire et de l'université vers le marché du travail, estime-t-il.

«L'économie ne les soutient pas. Il n'y a pas assez de travail», a jugé M. Leuhrs.