À minuit, l'autocar de l'organisation Ready for Hillary, orné d'un drapeau américain stylisé, s'est garé devant la librairie Barnes&Noble d'Union Square, où Hillary Clinton devait commencer à dédicacer ses mémoires, intitulés Hard Choices, 11 heures plus tard.

«Joignez-vous au mouvement», pouvait-on lire sur cet autocar financé par des supporteurs de l'ancienne secrétaire d'État et qui la suivra pendant toute la durée de sa tournée promotionnelle, dont les prochaines étapes incluront Chicago, Philadelphie, Washington et Los Angeles.

Mais le véhicule et ses passagers avaient déjà été devancés par nombre d'admirateurs d'Hillary Clinton, dont Sean Brennan, qui avait pris place en tête de file à 14h, lundi.

Ils étaient prêts pour Hillary. Et la même chose peut être dite à propos des milliers de personnes qui ont fait la queue hier pour rencontrer l'auteure et obtenir un exemplaire dédicacé de son livre, qui sortira vendredi au Québec sous le titre Le temps des décisions (Fayard).

Ils sont prêts à voir Hillary Clinton briguer la Maison-Blanche pour la deuxième fois.

«Je suis ici pour apporter mon soutien à la première femme présidente», a déclaré Maria Kennedy, chiropraticienne à la retraite. «Je pense que nous avons vraiment besoin qu'elle nous montre la voie. Elle est intelligente, capable, expérimentée et porteuse de beaucoup d'espoir.»

Âgée de 65 ans, Maria Kennedy fait sans doute partie d'un groupe démographique auprès duquel Hillary Clinton pourrait faire un tabac en 2016. Mais l'ancienne première dame des États-Unis suscite également l'enthousiasme des jeunes et des minorités, à en juger par la composition de la file qui s'étirait autour du pâté de maisons.

«J'aime Hillary», a déclaré Madeleine Overturf, 22 ans, et inscrite au programme de journalisme de l'Université de New York. «Elle est un modèle pour moi et je voulais la rencontrer. Elle a mon vote à 100%.»

«Parmi les candidats pressentis pour 2016, tant chez les démocrates que chez les républicains, il n'y a personne qui soit plus excitant et charismatique», a déclaré de son côté Bernard Lin, étudiant de 21 ans à l'Université de Rutgers, au New Jersey.

Dans une entrevue diffusée lundi sur ABC, Hillary Clinton a indiqué qu'elle ne prendrait pas de décision sur son avenir politique avant la fin de l'année. Mais le lancement de ses mémoires aurait bien pu être celui d'une campagne présidentielle, hier à New York.

Près de l'entrée du Barnes&Noble, des admirateurs brandissaient des pancartes «Prêts pour Hillary». Non loin d'eux, un vendeur de t-shirts faisait de bonnes affaires. «Élisez Hillary en 2016», pouvait-on lire sur sa marchandise.

La presse nationale et internationale s'était déplacée en grand nombre. Les mesures de sécurité étaient serrées.

«Nous avons plusieurs choix difficiles devant nous pour faire en sorte que notre pays soit aussi grand et fort qu'il devrait l'être», a déclaré Hillary Clinton, vêtue d'une veste fuchsia, au quatrième étage du Barnes&Noble, où son arrivée a été accueillie par des applaudissements et des «Go Hillary! Go Hillary!»

La séance de dédicace a duré plus de deux heures. Elle sera répétée dans plusieurs autres villes et entrecoupée par d'autres entrevues télévisées, dont une opposera l'auteure à Bill O'Reilly, animateur-vedette de Fox News.

Celui-ci l'interrogera sans doute sur plusieurs sujets controversés, dont l'affaire de Benghazi, ses millions et son âge. Hillary Clinton aura 69 ans en novembre 2016. Mais cette question ne trouble pas Louis Cabalquinto, un poète d'origine philippine.

«Soixante-neuf ans, c'est jeune», a-t-il dit en faisant la file devant le Barnes&Noble. «J'ai 79 ans, mais mon cerveau en a seulement 29.»

Les clinton «fauchés»

Hillary Clinton a-t-elle commis la «première gaffe» de la campagne présidentielle de 2016? CNN a posé la question lundi après la diffusion d'une déclaration de l'ex-secrétaire d'État sur la situation financière de sa famille. «Nous avons quitté la Maison-Blanche non seulement fauchés mais endettés», a déclaré Hillary Clinton lors d'une entrevue diffusée lundi sur ABC. «Nous n'avions pas d'argent quand nous sommes arrivés là et nous avons peiné à rassembler les ressources pour payer les hypothèques de [deux] maisons et l'éducation de Chelsea. Vous savez, cela n'a pas été facile.» Les républicains n'ont pas manqué de critiquer cette déclaration. Bill Clinton a reçu plus de 100 millions de dollars à titre de conférencier depuis 2001, et sa femme a encaissé 5 millions depuis janvier 2013.