Le président des États-Unis Barack Obama est allé vendredi à la rencontre de grévistes de la faim réclamant une réforme de l'immigration, à proximité du bâtiment du Congrès à Washington, a constaté un photographe de l'AFP.

Accompagné de son épouse Michelle, M. Obama s'est rendu en convoi sur le «Mall», l'immense esplanade au centre de la capitale fédérale, à quelques centaines de mètres de la Maison-Blanche. Ce déplacement ne figurait pas à son programme officiel.

Les journalistes accompagnant le couple présidentiel ont été tenus à distance. Selon un responsable de la Maison-Blanche ayant requis l'anonymat, «le président et la première dame rendent visite à des personnes participant à l'opération «Fast for families» (jeûne pour les familles) sur le Mall, et viennent soutenir ceux qui jeûnent pour obtenir une réforme de l'immigration».

Depuis le 12 novembre, installés sous une tente à quelques jets de pierre du Capitole, des militants des droits des immigrants ont entrepris une grève de la faim pour exiger de la Chambre des représentants qu'elle vote à son tour une réforme de l'immigration.

Une telle réforme, promesse électorale majeure de M. Obama en 2008 et 2012, a été adoptée le 27 juin par le Sénat, où ses alliés démocrates sont majoritaires.

Ce texte prévoit, sous conditions strictes et à la fin d'une période transitoire d'au moins 13 ans, d'accorder la nationalité américaine à des personnes vivant illégalement aux États-Unis. Ces dernières seraient quelque 11 millions au total.

Le président républicain de la Chambre, John Boehner, s'est récemment dit disposé à faire examiner un tel texte par son assemblée, mais volet par volet, une approche que M. Obama n'a pas rejetée a priori, «tant que tous les morceaux y seront», a-t-il dit lundi à San Francisco.

Certains conservateurs sont hostiles à toute mesure s'apparentant à une «amnistie» de clandestins et renâclent à l'idée d'un «parcours vers la naturalisation» pour ceux-ci.

L'issue de ce dossier passionnel pourrait avoir des conséquences électorales à long terme, alors que la position inflexible des républicains semble leur avoir coûté cher dans les urnes en 2012 : 71 % des Hispaniques, la minorité à la démographie la plus dynamique, avaient préféré M. Obama à son adversaire républicain Mitt Romney.

Le président, à un an des élections législatives de la mi-mandat, avait d'ailleurs lancé un avertissement à peine voilé à ses adversaires fin octobre, en les encourageant à «regarder les sondages de près» sur cette question.