En plein coeur d'une tempête politique susceptible de miner non seulement sa réforme de la santé, mais également sa présidence, Barack Obama a fait une concession jeudi pour tenter d'honorer une promesse maintes fois répétée avant et après l'adoption de sa loi phare: «Si vous aimez votre couverture, vous pouvez la garder.»

Cette promesse s'est révélée fausse au cours des dernières semaines lorsque des centaines de milliers, voire des millions d'Américains ont reçu de leurs assureurs des lettres les informant que leurs polices devaient être résiliées en raison des nouvelles règles de l'Obamacare.

Accusé d'avoir menti aux Américains, le président démocrate a proposé une solution administrative au problème causé par sa loi: il permettra, par voie de décret, aux compagnies d'assurance de continuer à offrir pendant encore un an à leurs clients actuels les polices auxquelles ceux-ci avaient souscrit et qui ont été résiliées.

Il reviendra à chaque État de mettre en application cette solution, une complication de plus dans un dossier qui n'en manque pas.

«Cette solution ne réglera pas tous les problèmes pour tout le monde, mais elle aidera beaucoup de monde», a déclaré Barack Obama lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche.

Le président a également fait son mea-culpa pour les problèmes rencontrés par le site HealthCare.gov, qui n'aura permis qu'à 27 000 Américains de souscrire à une assurance maladie au mois d'octobre. Quelque 80 000 autres Américains ont réussi à s'assurer par le biais des sites créés par 14 États, dont la Californie et New York.

C'est 10 fois moins que ne l'espérait l'administration Obama pour le premier mois après le lancement de ce volet clé de la réforme de la santé.

«Je suis à la tête de cette équipe, et nous avons échappé le ballon», a déclaré le président. «Mais la partie n'est pas finie», a-t-il ajouté.

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a mis en doute à la fois la légalité et l'efficacité de la solution proposée par le chef de la Maison-Blanche.

Obamacare «à la casse»

«S'agissant de l'Obamacare, il est clair que le peuple américain ne peut tout simplement pas faire confiance à cette Maison-Blanche», a-t-il déclaré en proposant de «mettre à la casse cette loi une fois pour toutes».

La Chambre des représentants à majorité républicaine envisage de tenir aujourd'hui un vote sur un projet de loi destiné à permettre de façon permanente aux assureurs de continuer à vendre les polices d'assurance maladie qu'ils ont dû résilier en raison de l'Obamacare. Dans plusieurs cas, ces polices offrent une protection limitée en cas de maladies.

Mais plusieurs des détenteurs de ces polices ont jeté les hauts cris en réalisant qu'une nouvelle couverture leur coûterait plus cher. D'autres pourraient cependant obtenir une couverture de qualité supérieure à meilleur prix en raison de l'aide financière offerte dans le cadre de la nouvelle loi.

À certains égards, la solution proposée par Barack Obama va à l'encontre de l'esprit de sa réforme. Plusieurs jeunes Américains décideront vraisemblablement de conserver leurs polices actuelles, privant ainsi le nouveau marché d'assurance maladie de consommateurs en bonne santé susceptibles de faire baisser le prix moyen des primes.