L'avocat de Bradley Manning David Coombs a annoncé mercredi qu'il allait déposer un recours en grâce auprès du président Obama, estimant qu'il était «temps de mettre fin aux souffrances de Brad», condamné à 35 ans de prison pour la fuite de documents secrets.

L'avocat s'est insurgé que le soldat ait écopé d'une peine plus longue que des «agresseurs d'enfants». Il a confirmé qu'il ferait appel à la clémence de Barack Obama, ou demanderait «au moins qu'il commue la peine au temps déjà servi», soit trois ans et demi de détention préventive, depuis son arrestation en mai 2010.

Dans ce recours, qui sera déposé en début de semaine, Manning a écrit: «si vous refusez mon recours en grâce, je ferai mon temps en sachant que parfois il faut payer un prix élevé pour vivre dans une société libre», a rapporté Me Coombs, lors d'une conférence de presse.

Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche, a confirmé que cette demande serait «examinée» conformément au processus de recours en grâce.

L'avocat a aussi confié que son client l'avait lui-même réconforté, après l'énoncé de la peine.

«Nous étions en larmes, moi y compris, car cela signifie beaucoup pour nous, et vous avez ce gars qui me regarde et me dit: "Ça va aller, vous avez fait tout ce que vous avez pu. Je vais être OK, je vais m'en sortir"», a-t-il raconté.

Pour lui, Manning est une personne «très résistante», «pleine de moralité» qui «referait la même chose».

Me Coombs a lu un autre extrait de la déclaration du soldat: «Cela n'a jamais été mon intention de nuire à quiconque. Je ne voulais qu'aider les gens, quand j'ai choisi de transmettre des informations classifiées, je l'ai fait par amour pour mon pays et par sens du devoir pour les autres».

Me Coombs a précisé que l'ancien analyste du renseignement en Irak pourrait, grâce au système de remises de peine pour bonne conduite, bénéficier d'une libération conditionnelle après avoir purgé le tiers de sa peine. Il sera «éligible pour une remise de peine après dix ans» et si cela lui est refusé, il pourrait la redemander tous les ans, a-t-il dit.

Interrogé sur le parallèle avec l'affaire Snowden, du nom de ce consultant ayant révélé à la presse un programme de surveillance massive de l'Agence nationale de la sécurité (NSA), Me Coombs a répondu que si Edward Snowden était son client, il lui dirait «que le climat actuel n'est pas favorable aux lanceurs d'alerte».