Les États-Unis ont exprimé vendredi leur inquiétude quant à l'augmentation des viols et des violences sexuelles commises lors de manifestations en Égypte, critiquant les responsables locaux qui assurent que la responsabilité en incombe aux femmes.

La réaction de la Maison-Blanche est intervenue après que plusieurs médias, dont l'AFP, eurent rendu public ces dernières semaines des témoignages de femmes faisant état de viols et d'autres violences sexuelles infligées par des groupes d'hommes à l'occasion de manifestations dans la foulée du soulèvement de 2011.

Ces femmes qui ont eu le courage de prendre la parole ont aussi souligné que les dirigeants islamistes expliquaient ces agressions par le fait que des femmes osaient se mélanger à des hommes en public.

Un porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, a déclaré que l'administration du président Barack Obama était «très inquiète» à ce sujet.

«Des violences sexuelles, dont des viols en réunion, se sont produites durant des manifestations récentes en Égypte», a déploré M. Earnest depuis Air Force One, à bord duquel Barack Obama se rendait en Floride (sud-est).

«C'est une grande source d'inquiétude pour les États-Unis, la communauté internationale et de nombreux Égyptiens. Ces victimes sont les mères, les femmes, les filles et les soeurs d'Égypte», a-t-il ajouté.

M. Earnest a indiqué que le gouvernement égyptien devait prendre des mesures pour empêcher ces violences sexuelles et poursuivre en justice les responsables.

«Le fait que certains Égyptiens accusent en plus les victimes de ces violences est odieux. Nous condamnons fermement ces points de vue et nous réaffirmons le droit des femmes à s'exprimer dans des lieux publics aux côtés d'hommes, de même que la responsabilité du gouvernement égyptien de les protéger», a encore déclaré Josh Earnest.

Le 25 janvier, alors que des milliers d'Égyptiens fêtaient le deuxième anniversaire du soulèvement dans le pays, au moins 19 femmes ont été agressées, selon Opération anti-agressions sexuelles, l'un des groupes créés pour tenter de mettre fin à ces violences.

Des femmes étrangères ont aussi été visées, dont la journaliste de CBS Lara Logan, qui avait été agressée sexuellement sur la Place Tahrir la nuit où Hosni Moubarak a quitté le pouvoir.

Dans leurs dernières recommandations à destination de leurs ressortissants voyageant en Égypte, les États-Unis notaient «une augmentation des violences contre les femmes dans et autour des manifestations». Et même si les Américains ne sont pas visés en raison de leur nationalité, ils recommandaient d'éviter de se joindre aux manifestations.