Le président Barack Obama a rencontré mercredi pour la première fois depuis 2010 les 232 élus républicains qui contrôlent la Chambre des représentants, dans l'espoir affiché de reprendre le dialogue sur le budget et la réduction du déficit.

«C'était bien, cela m'a plu, c'était utile», a-t-il simplement déclaré en sortant d'une salle du Capitole, après une heure et demie de questions-réponses à huis clos.

«Je leur ai annoncé qu'on avait vu de la fumée, mais je n'ai pas encore vu l'annonce du nom», a-t-il dit aux journalistes dans un sourire, quelques instants après l'apparition de fumée blanche au-dessus de la Chapelle Sixtine, au Vatican, annonçant l'élection d'un nouveau pape.

Outre le budget, l'immigration, la violence par armes à feu et la cybersécurité ont fait partie de l'échange, selon la Maison Blanche.

Le président a fait part à ses opposants de «son désir fort, surtout maintenant que l'élection est terminée, de trouver un terrain commun aux deux partis sur une série de priorités législatives», a indiqué l'exécutif américain dans un communiqué.

«Il a noté qu'ils n'avaient pas besoin de résoudre tous leurs différends politiques pour faire des progrès sur les défis auxquels le pays fait face et sur lesquels ils sont d'accord», a-t-il ajouté.

Barack Obama se rendait pour la deuxième journée de suite au Capitole, un déplacement rare et qui répondait à une demande des élus, frustrés du manque de dialogue avec la Maison-Blanche. Il reviendra jeudi pour rencontrer les républicains du Sénat et les démocrates de la Chambre.

Sa visite de mercredi intervenait au lendemain de la publication d'un projet de budget décennal par les républicains, immédiatement critiqué par les démocrates.

Barack Obama avait lui-même prévenu dans un entretien à la chaîne ABC diffusé mercredi que l'équilibre des finances publiques n'était pas une fin en soi et qu'il ne devait pas se faire «sur le dos des pauvres, des personnes âgées, des étudiants qui ont besoin de prêts, des familles qui ont des enfants handicapés».

John Boehner, le président de la Chambre, a qualifié la rencontre de «très franche» et «productive», mais souligné l'abîme qui sépare encore les deux camps sur la meilleure méthode pour éliminer le déficit. Les démocrates, majoritaires au Sénat, insistent sur une augmentation des impôts sur les hauts revenus, notamment par la suppression de niches fiscales.

«Les républicains veulent équilibrer le budget, mais le président ne le veut pas. Les républicains veulent résoudre notre problème de dette à long terme, mais le président ne le veut pas», a commenté John Boehner lors d'une conférence de presse.

Les deux partis négocient en ce moment au Congrès sur plusieurs échéances budgétaires: le financement de l'État fédéral au-delà du 27 mars et jusqu'à la fin de l'exercice 2013, le 30 septembre, et le budget de l'exercice 2014.