La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton s'est invitée lundi dans la campagne présidentielle américaine en appelant à imposer davantage les élites de tous les pays.

«Un des sujets que je mets en avant à travers le monde est la collecte des impôts de manière équitable, notamment auprès des élites de tous les pays», a déclaré Mme Clinton lors d'un colloque à New York, la veille de l'ouverture officielle de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU.

«Je reste en dehors de la politique américaine, mais c'est un fait: les élites partout dans le monde gagnent beaucoup d'argent», a estimé Mme Clinton, que son mari et ancien président démocrate Bill Clinton n'exclut pas de voir se présenter à l'élection présidentielle de 2016.

Mme Clinton rejoint ainsi en la matière les positions du président démocrate Barack Obama, candidat à la Maison Blanche, qui veut imposer davantage les plus riches.

Au contraire, le candidat républicain multimillionnaire Mitt Romney propose de réduire le taux d'imposition des ménages à 20% des revenus, de supprimer l'impôt sur les revenus issus des investissements, et de réduire fortement l'impôt sur les sociétés.

M. Obama estime que les réductions d'impôts des républicains bénéficieraient d'abord aux riches et obligeraient le gouvernement à augmenter les impôts des familles avec enfants de 2000 dollars par an.

«Il y a partout des gens riches qui ne contribuent pas à la croissance de leur pays. Ils n'investissent pas dans les écoles publiques, ni dans les hôpitaux publics ou dans d'autres formes de développement», a fait valoir Mme Clinton.

Pour la chef de la diplomatie américaine, «les dirigeants doivent parler aux gens puissants de choses qu'ils ne veulent pas entendre». «Cela signifie qu'il faut être transparent en matière de fiscalité et de revenus, dénoncer la corruption» et «mettre en place des régulations pour attirer et protéger l'investissement», selon elle.

Hillary Clinton, battue par Obama en 2008 lors de la course à l'investiture du parti démocrate, a exclu jusqu'à présent de se présenter à nouveau en 2016. Mais son mari Bill Clinton a laissé la question ouverte en affirmant dimanche qu'il n'avait «pas la moindre idée de ce qu'elle va décider de faire».