Le directeur des services secrets, chargé de la protection de Barack Obama, a présenté ses « excuses » pour le scandale de prostitution qui a éclaboussé son service tout en estimant qu'aucun manquement à la sécurité n'avait été révélé lors de l'enquête.

Douze agents du Secret Service sont soupçonnés d'avoir fréquenté des prostituées à Carthagène, en Colombie, avant l'arrivée du président américain pour le sommet des Amériques, mi-avril. Neuf d'entre eux ont été limogés, ont démissionné ou encore pris leur retraite depuis que le scandale a éclaté le 13 avril. Des militaires ont également été mis en cause. Les agents impliqués dans l'affaire avaient été renvoyés aux États-Unis rapidement.

« Je suis profondément déçu et je présente mes excuses pour la conduite déplacée de ces agents », a dit M. Sullivan.

Apparaissant pour la première fois en public depuis l'affaire, il a aussi assuré « qu'aucune des 12 personnes impliquées n'avait reçu d'informations au sujet de leur mission avant que l'incident n'ait lieu ». Alors qu'il intervenait mercredi devant la commission de la Sécurité intérieure du Sénat, il a ajouté : « Nous avons aussi établi qu'aucune des 12 personnes n'avait de document sensible, d'armes à feu, de radio ou autres équipements liés à la sécurité ».

L'administration et le Congrès mènent l'enquête sur ces faits. Récemment, les services secrets ont annoncé avoir durci les règles s'appliquant à ses agents hors du pays, notamment sur la fréquentation d'étrangers et la consommation d'alcool.

Interrogé sur des informations du Washington Post selon lesquelles des comportements sexuels déplacés -comme des relations non convenables avec des personnes étrangères- ou une consommation d'alcool auraient été tolérés, M. Sullivan a répondu : « L'idée que ce genre de comportement est tolérée ou autorisée est tout simplement absurde ».

Un peu plus tôt, M. Sullivan avait assuré que « la grande majorité des hommes et des femmes qui servent dans cette agence respectent cinq valeurs-clés (du service, NDLR) : justice, devoir, courage, honnêteté et loyauté ».

« Nous sommes une organisation professionnelle. (...) Au cours des six derniers mois, nous avons effectué 37 000 voyages dans le monde, et nous n'avons jamais eu une situation comme celle-ci », s'est-il défendu.

« Lorsque j'ai été informé pour la première fois de la situation, j'étais abasourdi », a dit M. Sullivan.

Le président de la commission, le sénateur indépendant Joe Lieberman, a indiqué que 64 cas de conduites déplacées ont été recensés au cours des cinq dernières années, qu'il a qualifiés de « dérangeants », mais qui selon lui n'apportent pas « suffisamment de preuves pour déterminer une habitude de comportements déplacés ».

De son côté, la sénatrice Susan Collins, la plus haute responsable républicaine de la commission, a estimé que le « nombre d'agents impliqués, ainsi que la participation de deux responsables, me laisse penser que cela n'était pas un incident isolé. Au contraire, les circonstances suggèrent malheureusement qu'il s'agit d'un problème culturel ».

Parallèlement, le Washington Post a également rapporté mardi soir que quatre des agents qui ont été poussés vers la sortie ont l'intention de contester les décisions rendues à leur sujet par les services secrets. Selon le journal, ils estiment n'avoir pas enfreint les règles.

Interrogé sur ces contestations, M. Sullivan a expliqué que les chiffres donnés par le journal sont en contradiction avec ceux du service. « Nous avons deux agents qui ont dit initialement qu'ils allaient démissionner qui reviennent maintenant sur leur décision et disent qu'ils vont contester », a dit M. Sullivan.