Les deux favoris de la primaire pour l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2012 se sont affrontés sur les aides sociales, notamment les retraites, au cours d'un nouveau débat télévisé lundi soir en Floride, État qui compte de nombreux retraités.

Le favori actuel dans les sondages, le très conservateur gouverneur du Texas Rick Perry, a réitéré ses charges contre la Sécurité sociale (assurance sociale contenant des prestations retraite), qu'il qualifie de gigantesque «mensonge» envers les générations futures.

«Écoutez, ce système est cassé», a-t-il lancé au cours de ce nouveau débat qui l'opposait aux sept autres prétendants à l'investiture, en estimant «légitime» d'avoir une «discussion» sur le système d'aides sociales.

Son plus sérieux rival, Mitt Romney, richissime homme d'affaires et ancien gouverneur du Massachusetts, a estimé que le terme de pyramide «à la Ponzi» (vaste escroquerie qui avait fait la fortune -et la chute- de Bernard Madoff) utilisé par M. Perry pour qualifier la Sécurité sociale était «complètement exagéré» et ses vues sur la réforme du système extrémiste, tout en reconnaissant que «l'économie américaine est en crise».

M. Perry a répliqué que «beaucoup de gens avant moi l'ont qualifié de pyramide de Ponzi». «Mais personne n'a eu le courage de se lever pour dire, voici comment nous allons le réformer».

Outre les deux favoris, la représentante de la droite chrétienne Michele Bachmann, l'homme d'affaires Herman Cain, l'ex-président de la Chambre des représentants Newt Gingrich, l'ex-gouverneur de l'Utah Jon Huntsman, le représentant du Texas Ron Paul et l'ex-sénateur Rick Santorum ont participé au débat organisé par la chaîne CNN et le mouvement ultraconservateur Tea Party Express.

Selon un sondage CNN/ORC International publié lundi, Rick Perry remporte 30% des intentions de vote auprès des électeurs républicains et indépendants. Mitt Romney (18%) se place en deuxième position.

Mme Bachmann qui arrive troisième (15%), compte sur le débat de lundi pour tenter d'enrayer sa perte de vitesse, enregistrée après l'annonce de la candidature de M. Perry.

La Floride, surnommée l'«État du soleil brillant» («Sunshine state»), est le lieu de retraite préféré des Américains et 22,5% de la population y est d'origine hispanique. Le vote y est traditionnellement conservateur.

Ses 18,8 millions d'habitants et 29 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour l'élection d'un président sont cruciaux tant pour les républicains que pour les démocrates à 14 mois de la présidentielle.

«La Floride sera le facteur décisif tant pour la primaire républicaine que pour l'élection» présidentielle, a déclaré à l'AFP Javier Manjarres, analyste du blogue politique conservateur The Shark Tank.

M. Perry, n'a rejoint la course à la Maison-Blanche qu'en août, se propulsant immédiatement en tête des sondages.

Au cours du débat, les candidats s'en sont notamment pris au programme de 447 milliards de dollars pour relancer l'économie présentée récemment par le président Barack Obama, qui briguera sa réélection en 2012.

Mais M. Huntsman a également tancé les deux favoris, les accusant implicitement d'affaiblir la position des républicains en s'attaquant l'un l'autre. «Ce parti ne va pas gagner en 2012 à moins de se ressaisir», a-t-il lancé.

C'est en Floride, à Tampa, lors de la convention nationale républicaine, que sera annoncé le 27 août 2012 le nom du candidat républicain choisi pour affronter M. Obama à l'élection de novembre.