Barack Obama demeure la cible préférée de ses adversaires républicains, qui lui ont trouvé un nouveau surnom, vendredi, après avoir appris que l'économie américaine n'avait pas créé d'emplois en août: président Zéro.

Mais les prétendants républicains à la présidence ne se contentent plus de critiquer l'occupant de la Maison-Blanche. Après un été de relative harmonie, ils ont en effet commencé à s'attaquer les uns les autres, affûtant leurs arguments en vue d'une série de trois débats télévisés en trois semaines, dont le premier aura lieu mercredi en Californie.

«Il n'y aura personne sur cette scène qui a le bilan que j'ai en matière de création d'emplois, a déclaré lundi le gouverneur du Texas, Rick Perry, lors d'une réunion publique en Caroline-du-Sud. Certains se lèveront et diront: "J'ai créé des emplois", et c'est vrai. Il y en a un en particulier qui a créé des emplois partout dans le monde, mais pendant qu'il était gouverneur du Massachusetts, il n'en a pas créé beaucoup.»

Il faisait allusion à Mitt Romney, qui a servi quatre ans comme gouverneur du Massachusetts après avoir fait fortune dans le capital-risque, et dont certains investissements ont contribué à la délocalisation de plusieurs emplois. Perry, qui a rapidement délogé Romney de sa place de meneur dans la course à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2012, participera à son premier débat télévisé depuis le lancement de sa campagne, et il semble prêt à riposter aux critiques que ce dernier a formulées à son sujet la semaine dernière. Dans un discours au Texas, Romney a pourfendu les «politiciens de carrière qui nous ont mis dans le pétrin» et qui «ne savent tout simplement pas comment nous en sortir».

«J'ai passé la majeure partie de ma vie à l'extérieur de la politique, à affronter les vrais problèmes de la vraie économie», a déclaré Romney.

Palin passe à l'attaque

Même si le mystère continue à planer sur ses ambitions présidentielles, Sarah Palin a, de son côté, attaqué Rick Perry et Mitt Romney samedi lors d'un discours en Iowa, dénonçant «certains candidats républicains» qui «lèvent des montagnes d'argent» pour leur campagne présidentielle.

«Nous devons leur demander ce qu'attendent leurs donateurs en échange de leurs investissements. Nous devons le savoir, car notre pays ne peut se permettre des cadeaux de plusieurs milliards de dollars à leurs donateurs», a déclaré l'ex-gouverneure d'Alaska lors d'un rassemblement du Tea Party.

Pour ne pas être en reste, Michele Bachmann s'en est prise à Mitt Romney et à la réforme du système de santé qu'il a promulguée à titre de gouverneur du Massachusetts. Cette réforme ressemble en plusieurs points à celle de Barack Obama. Elle oblige notamment chaque citoyen à prendre une assurance maladie.

Mais les candidats républicains devraient concentrer leurs tirs sur Rick Perry au cours des prochaines semaines. La plupart des sondages nationaux qui ont été publiés depuis sa candidature le donnent gagnant. Il n'a cependant jamais été mis à l'épreuve sur la scène nationale. Et il n'a jamais eu à défendre ses positions les plus controversées devant l'ensemble de la population américaine.

Ses adversaires républicains, dont Mitt Romney, sont notamment curieux de savoir comment le successeur de George W. Bush à Austin répondra aux questions des journalistes sur l'homosexualité et le régime de retraite du gouvernement fédéral (Social Security). Dans des livres qu'il a fait paraître au cours des dernières années, Rick Perry a comparé l'homosexualité à l'alcoolisme et le régime de retraite à un «schéma de Ponzi illégal».

Certains des adversaires de Rick Perry se promettent également de rappeler l'époque où il était démocrate. En 1988, il a même été président de la campagne présidentielle d'Al Gore au Texas. L'année suivante, il a changé de parti.