Le Sénat américain a confirmé mercredi la nomination de Gary Locke, actuel ministre du Commerce de l'administration Obama, comme nouvel ambassadeur en Chine.

Les élus de la chambre haute ont confirmé, par «consentement unanime», la nomination à Pékin de Gary Locke, qui avait été annoncée par le président Barack Obama le 9 mars dernier.

M. Locke, 61 ans, va remplacer à ce poste Jon Huntsman, un ancien gouverneur républicain modéré de l'Utah, qui a démissionné en début d'année pour se consacrer à sa candidature à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de novembre 2012.

A Pékin, M. Locke, dont le grand-père est arrivé aux États-Unis depuis la Chine dans un bateau à vapeur, pourra se prévaloir d'une grande expérience de négociateur avec les autorités chinoises, au moment où les relations sino-américaines sont marquées par des tensions sur des dossiers commerciaux et monétaires.

L'impasse politique au Congrès américain sur le relèvement du plafond de la dette, et l'éventualité d'un défaut de paiement des États-Unis, inquiètent particulièrement la Chine. Pékin est en effet le premier détenteur de bons du Trésor américain, avec 1160 milliards de dollars au mois de mai, selon les derniers chiffres publiés par les États-Unis.

Elevé dans une cité HLM de Seattle, Gary Locke a réussi à intégrer la prestigieuse Université de Yale dans le Connecticut (nord-est), avant de devenir avocat puis gouverneur de l'État de Washington.

Lors de son audition au Sénat en mai, M. Locke avait affirmé qu'il utiliserait son expérience personnelle pour entrer en contact avec le peuple chinois, assurant cependant qu'il ne mâcherait pas ses mots pour évoquer certains sujets sensibles comme «le désaccord profond» des Etats-Unis avec la Chine sur la question des droits de l'homme.

Il s'était d'ailleurs dit inquiet de la «détérioration bien connue» de la situation des droits de l'homme en République populaire, ajoutant: «la protection et la promotion de la liberté sont des principes fondamentaux de la politique étrangère américaine. Si je suis confirmé, je me battrai vigoureusement pour faire respecter les droits universels en Chine».

Le nouvel ambassadeur américain compte aussi se battre pour défendre les entreprises américaines, en encourageant notamment la protection de la propriété intellectuelle.

Face aux questions des sénateurs, il avait en outre souligné qu'il placerait comme priorité majeure le dossier de la non-prolifération, expliquant que la Chine «peut et doit faire plus» pour contenir la Corée du Nord sur ce dossier.

Au moment de sa nomination par le président Obama en mars, la Chine avait applaudi ce choix. «Les relations sino-américaines sont de la plus haute importance. Nous espérons que le nouvel ambassadeur américain en Chine jouera un rôle positif en promouvant un meilleur développement des relations bilatérales», avait déclaré à des journalistes la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Jiang Yu.