Les électeurs républicains de la conférence annuelle (CPAC) des conservateurs américains ont élu, pour la deuxième année consécutive, Ron Paul comme «premier choix» de candidat républicain à la présidentielle de 2012 dans un traditionnel «vote test».

Le républicain atypique, conservateur libertaire, Ron Paul, déjà candidat à l'investiture républicaine en 1988 et 2008 a de nouveau remporté ce «vote test», chez les sympathisants conservateurs qui ont voté jeudi et vendredi.

La conférence réunie à Washington a permis à près de 4000 personnes de se prononcer, selon les organisateurs.

Ce vote informel ou «Straw poll» («vote de paille»), qui tient lieu de premier grand sondage pour les conservateurs dans la course à la présidentielle de 2012, rassemble la droite américaine dans une ambiance de kermesse.

Le nom de cette consultation fait allusion à un brin de paille tenu en l'air pour connaître la direction du vent.

M. Paul a remporté 30% des voix devant l'ancien gouverneur du Massachusetts Mitt Romney avec 23%, lui aussi ancien candidat à l'investiture à l'élection présidentielle de 2008.

Le vote était marqué cette année par la présence de la mouvance ultraconservatrice du «Tea Party», dont la dynamique a poussé les républicains à la victoire aux élections législatives de novembre 2010.

Mais la première tête d'affiche nationale du «Tea Party» Michele Bachmann arrive toutefois en septième position avec 4% des voix.

Et la figure de proue du «Tea Party», Sarah Palin, qui n'a pas souhaité s'exprimer devant la conférence n'a obtenu que 3% des voix.

À droite des républicains traditionnels, les militants et les élus du «Tea Party» réclament un gouvernement moins présent dans la vie publique, et moins d'impôts.

Le vainqueur du vote, Ron Paul, se démarque des autres conservateurs, y compris des élus du «Tea Party», par ses positions tranchées sur le rôle des États-Unis dans le monde.

M. Paul est l'un des seuls orateurs à avoir abordé la question de l'Égypte à la conférence des conservateurs. Il prône un retour à l'isolationisme.

«Nous devons faire beaucoup moins, (...) pas seulement en Égypte, mais dans le monde», a-t-il jugé lors de son discours devant la CPAC, provoquant des huées du public lorsqu'il a dit que Washington avait donné au fil des ans à M. Moubarak 70 milliards de dollars.

«Il y a vraiment une révolution en cours dans ce pays», a dit M. Paul en se prononçant pour «un changement d'attitude, un changement d'idées».

Mais le vainqueur de ce vote symbolique n'est pas pour autant assuré d'un avenir présidentiel. Mitt Romney avait remporté le vote en 2007, 2008 et 2009, sans avoir pu battre le sénateur John McCain pour la nomination républicaine.

La désignation des candidats se joue davantage dans les primaires de l'Iowa ou du New Hampshire.