L'État de l'Arizona a décidé de riposter face aux recours de l'administration Obama contre sa loi migratoire controversée en attaquant à son tour en justice l'État fédéral, accusant ce dernier de ne pas l'avoir protégé contre l'arrivée massive de clandestins.

La plainte, déposée jeudi par le gouverneur de l'État Jan Brewer, accuse également l'État fédéral de ne pas avoir empêché la criminalité qui découlerait de l'immigration clandestine venant de la frontière, et réclame à ce titre réparation.

«Nos citoyens ont vécu trop longtemps sous cette menace. Il est temps que l'État fédéral fasse son travail et sécurise la frontière», a déclaré Jan Brewer devant le tribunal fédéral de Phoenix, qui a dû donner de la voix pour se faire entendre face à une manifestation d'opposants à la loi.

L'administration du président Barack Obama a rejoint six plaignants pour contester en justice cette loi qui a provoqué un tollé en Arizona, État américain frontalier du Mexique, comme ailleurs.

La plainte déposée par le gouverneur de l'Arizona réclame notamment le remboursement par le gouvernement américain de quelque 760 millions de dollars utilisés pour l'incarcération de sans-papiers et des frais engendrés par la protection de la frontière.

La loi est entrée en vigueur fin juillet sans les dispositions les plus controversées, suspendues par une juge fédérale à la demande de l'administration Obama. L'une d'elles autorisait les forces de police à vérifier le statut migratoire de toute personne interpellée, même si cette interpellation était sans motif.

Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux États-Unis et quelque 460 000, selon les estimations, sont en situation irrégulière.