La décision d'un renvoi en cour martiale de Nidal Malik Hasan, accusé d'être l'auteur de la fusillade qui a fait 13 morts à la base de Fort Hood aux États-Unis il y a un an, était lundi entre les mains d'un juge militaire après neuf jours d'audiences préliminaires.

Le militaire, rendu paraplégique par une balle reçue lors de l'échange de coups de feu le 5 novembre 2009, a comparu en chaise roulante à Fort Hood (Texas, sud), sans prononcer une parole ni présenter aucun élément pour se disculper.

L'accusation a convoqué à ces audiences préliminaires 56 témoins à charge qu'elle entend citer au procès afin de convaincre le juge qu'elle a de quoi aller à un procès. À l'inverse, la défense a pris la parole quatre minutes seulement et n'a convoqué aucun témoin.

Le major Hasan, qui était psychiatre dans l'armée de terre, est poursuivi pour 13 chefs d'accusation de meurtres avec préméditation et 32 de tentatives de meurtre avec préméditation. S'il est jugé en cour martiale, il risque la peine de mort.

Tous les témoins de la scène le désignent comme l'auteur des coups de feu.

Le colonel James Pohl, qui a présidé plusieurs audiences sur les abus à la prison d'Abou Ghraïb en Irak, doit désormais faire une recommandation à un général chargé de prendre la décision finale.

L'avocat militaire de Nidal Hasan, le colonel John Galligan, a demandé un non-lieu pour vice de forme, assurant que l'accusation ne lui avait pas transmis trois pièces essentielles du dossier, dont un rapport des services du renseignement sur le drame demandé par Barack Obama.

Une évaluation de la santé mentale de l'accusé n'a en outre pas encore été achevée.

Le drame avait créé un choc dans l'opinion américaine. Le haut commandement de l'armée a été soumis à d'intenses critiques pour avoir ignoré des signes avant-coureurs dans le comportement du commandant Hasan, qui correspondait par courriel avec l'imam radical Anouar Al-Aulaqui.