Le nouvel accord de désarmement nucléaire conclu par les États-Unis et la Russie aide l'Amérique à obtenir de la Chine l'appui à des sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire, a estimé vendredi la chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton.

«La coopération entre la Russie et les États-Unis» dans le domaine nucléaire «est très bénéfique pour avoir la participation de la Chine» à une résolution à l'ONU, a déclaré la secrétaire d'État en réponse à la question d'un étudiant.

«Je sais, parce que j'en fais l'expérience, que ce nouveau traité START laisse peu d'espace à certaines nations pour se cacher», avait-elle expliqué quelques instants plus tôt dans une allocution prononcée à l'université de Louisville (Kentucky, est des États-Unis).

«Il leur est de plus en plus difficile», avait-elle ajouté, «d'arguer qu'elles n'ont pas leur propre responsabilité» dans la non-prolifération nucléaire.

Le nouveau traité START, signé jeudi par le président américain Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev, prévoit une réduction sensible des arsenaux nucléaires russe et américain.

Peut-il «aider à persuader d'autres nations de soutenir des sanctions sérieuses contre l'Iran ? Je crois que oui», a souligné Mme Clinton, pour qui l'accord russo-américain sera aussi utile lors de la conférence de révision du Traité de non-prolifération nucléaire, en mai à l'ONU.

Les États-Unis et d'autres grandes puissances tentent d'obtenir un nouveau train de sanctions à l'ONU contre l'Iran, qu'ils accusent de vouloir en secret se doter de l'arme nucléaire.

La Chine, qui traîne les pieds depuis des mois, a qualifié de «très importante» une rencontre organisée jeudi à New York pour discuter d'un projet de résolution qui pourrait être soumise prochainement à l'ONU.

Hillary Clinton a estimé que la Chine s'était «convaincue depuis un mois» que la nature pacifique du programme de Téhéran était sujette à caution.

Les pays du Golfe persique, a dit la secrétaire d'État, ont aussi plaidé auprès de Pékin le risque que la quête d'une arme nucléaire par l'Iran déstabilise la région, et par conséquent le marché du pétrole.