La minorité républicaine du Sénat américain a promis, après le vote dimanche par la Chambre des représentants de la réforme de la couverture maladie, de prolonger la querelle en tentant de faire échouer l'adoption de «corrections» voulues par la Chambre.

La Chambre des représentants a adopté dimanche soir par 219 voix contre 212 le projet phare du président Barack Obama dans sa version votée par le Sénat en décembre.

Le texte deviendra loi dès qu'il sera signé par le président.

Mais la bataille va continuer cette semaine côté Sénat, où les chefs démocrates ont promis d'adopter rapidement un ensemble de modifications, un document de 150 pages qui rend le texte plus conforme aux exigences des élus de la chambre basse.

«Les républicains du Sénat vont maintenant faire tout ce qui est en leur pouvoir pour remplacer les hausses d'impôts massives, les coupes dans le Medicare (programme d'assurance santé pour les personnes âgées), par les réformes que nos électeurs ont demandées», avertissait le chef de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell dans un communiqué dimanche soir après le vote de la Chambre.

Les républicains envisagent de contester la validité de la procédure dite de «réconciliation» par laquelle les démocrates entendent faire adopter les modifications, c'est-à-dire à la majorité simple de 51 voix sur 100.

Ils souhaitent ensuite déposer une série d'amendements afin de retarder le processus et de faire en sorte que le texte retourne à la Chambre des représentants pour y être à nouveau voté.

Le Sénat va examiner la question à partir de mardi.

«Il est temps de clore ce débat et de commencer le difficile travail de la mise en oeuvre», a déclaré dimanche soir le président Obama en souhaitant que l'opposition renonce à utiliser des tactiques visant à retarder l'adoption des «améliorations» voulues par la Chambre.

De son côté, la Chambre a adopté dimanche soir ces modifications.

Parmi elles, figure l'annulation des «accords spéciaux» tels que celui négocié au Sénat en faveur du Nebraska (centre). Cet État était dispensé, dans le projet de loi du Sénat, de payer les prestations des nouveaux bénéficiaires du Medicaid (assurance maladie pour les défavorisés) couverts par la réforme.

À la place, l'ensemble des États américains seront aidés à 100% pour absorber ces coûts dans les premières années de la réforme.

Les démocrates de la Chambre ont également inclus dans cet additif une réforme des prêts étudiants pour tenter de financer de façon plus efficace les études supérieures, très onéreuses aux États-Unis.

Les démocrates du Sénat doivent avoir recours à la «réconciliation» car ils ont perdu en janvier, dans une élection partielle, leur «supermajorité» de 60 voix qui leur permettait de s'affranchir de l'obstruction des républicains.

Parallèlement, des élus républicains, Jim DeMint au Sénat et Steve King à la Chambre, ont annoncé leur intention de déposer cette semaine un projet de loi pour faire abroger la réforme. «Ce combat est loin d'être terminé», a écrit lundi dans un communiqué M. King.

Le projet de loi du Sénat adopté par la Chambre avec les «corrections» devrait coûter 940 milliards de dollars sur 10 ans mais réduire de 138 milliards de dollars le déficit américain sur la même période. L'objectif est de garantir une couverture à 32 millions d'Américains qui n'en ont pas.