Les États-Unis vont mettre en place de nouvelles mesures de sûreté aérienne, dont davantage de policiers à bord de certains vols, en raison des menaces d'Al-Qaeda, a annoncé jeudi la ministre à la Sécurité intérieure Janet Napolitano.

Après la tentative d'attentat dans un avion rejoignant les États-Unis le jour de Noël par un jeune Nigérian entraîné par Al-Qaeda au Yémen, «nous devons rester vigilants devant la menace latente d'Al-Qaeda», a affirmé Mme Napolitano dans un communiqué.

«Nous prenons une nouvelle série de mesures pour la sûreté aérienne pour protéger le peuple américain. Ces mesures comprennent un renforcement des contrôles aléatoires, davantage de policiers sur certaines liaisons et l'ajout de personnes présentant un risque sur la liste de surveillance terroriste», a-t-elle détaillé.

Face à «un ennemi déterminé», la ministre a demandé aux voyageurs de se présenter aux aéroports encore plus longtemps à l'avance qu'à l'accoutumée, «particulièrement pour les vols transatlantiques vers les États-Unis».

Elle a précisé que l'administration américaine «continuerait à adapter et moderniser (ses) moyens de défense pour assurer que le transport aérien soit sûr et efficace».

Le 25 décembre, Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, a tenté de déclencher des explosifs qu'il avait dissimulés dans ses sous-vêtements à bord du vol 253 de la Northwest Airlines qui effectuait la liaison transatlantique Amsterdam-Détroit avec 290 personnes à bord. Il avait été empêché d'agir par des passagers de l'avion puis isolé par l'équipage.

Il a ensuite avoué aux enquêteurs avoir été entraîné par Al-Qaeda au Yémen, portant l'attention de la communauté internationale sur l'augmentation des violences attribuées au réseau d'Oussama Ben Laden dans ce pays politiquement instable. Al-Qaeda pour la péninsule arabique a revendiqué la tentative d'attentat.

Entre autres mesures, Janet Napolitano avait déjà annoncé le 7 janvier l'installation de 300 scanners corporels d'ici un an dans les aéroports et un renforcement de la coopération internationale.

L'autorité américaine des transports (TSA, Transportation Security Administration) avait également enjoint aux agents de sécurité de soumettre tous les ressortissants et les passagers en provenance de 14 pays, dont le Nigéria, le Yémen, le Pakistan ou le Liban, à des contrôles plus étroits que ceux auxquels a droit le tout-venant des voyageurs au moment d'embarquer pour les États-Unis.

Si les mesures de sécurité renforcées dans les aéroports peuvent irriter hors des États-Unis, la majorité des Américains (86%), eux, se disent prêts à se soumettre à davantage de contrôles même si cela implique des retards et des voyages plus longs, selon une étude Quinnipiac publiée jeudi.

La veille, sept Américains sur dix se disaient favorables aux contrôles au faciès dans les aéroports, dans un sondage USA Today/Gallup.