Un groupe d'experts a appelé jeudi les Etats-Unis à se rapprocher de la Corée du Nord dans le cadre d'une stratégie à long terme visant à modérer l'attitude de l'Etat communiste.

L'étude menée par l'université de Californie et par l'Asia Society, un groupe de réflexion qui vise à renforcer les liens entre les Etats-Unis et l'Asie, va à l'encontre de l'approche du président Barack Obama qui s'est prononcé pour un durcissement des sanctions contre Pyongyang après son récent essai nucléaire.

Les experts estiment que les Etats-Unis devraient revoir certaines de leurs positions et notamment cesser de s'opposer à l'entrée de la Corée du Nord au sein du Fonds monétaire international (FMI), de la banque de développement asiatique et d'autres institutions financières mondiales.

«Le fait d'encourager une stratégie de croissance économique plus ouverte et libérale bénéficierait au peuple nord-coréen dans son ensemble et pousserait le pays à pratiquer lui même des réformes et l'ouverture ainsi qu'une politique étrangère moins conflictuelle», affirme l'étude.

«En d'autres termes, ce rapprochement économique pourrait changer la perception que la Corée du Nord a de ses propres intérêts», ajoute l'étude.

Tout en reconnaissant que le parallèle n'est pas complètement pertinent, l'étude cite l'exemple de la Chine, expliquant que sa transformation économique avait aidé à modérer la politique étrangère de ce géant.

Les responsables de l'administration Obama se sont voulus intraitables avec la Corée du Nord, et ont rejoint de nombreux conservateurs en promettant de ne pas «récompenser» l'état communiste pour la violation des accords passés.

Mais l'étude explique que l'administration Obama devrait suivre les précédents de l'Iran et de la Birmanie, avec qui les Etats-Unis se sont engagés dans des discussions tout en maintenant des sanctions.

Les discussions, «peuvent compléter notre négociation avec la Corée du Nord à court-terme et à plus long terme avoir une influence positive sur l'environnement au sein duquel Pyongyang évalue les coûts et bénéfices de ses programmes d'armes nucléaires et de missiles», dit l'étude.