Moins d'un an après sa victoire à la présidentielle au terme d'un interminable marathon électoral, Barack Obama repart en campagne, cette fois afin d'aider des membres de son parti démocrate en lice pour des élections locales.

Cette semaine, le président a ajouté à son agenda déjà chargé, dominé par la question afghane et la bataille sur le système de santé, une série de réunions destinées à lever des fonds pour les campagnes de candidats au Congrès et à des postes de gouverneurs.

Mardi, M. Obama a ainsi participé à un rassemblement en faveur de Bill Owens, candidat à la Chambre des représentants dans une circonscription new-yorkaise, avant de prendre part à deux réunions successives, toujours à New York, destinées à lever des fonds pour le parti démocrate.

Le président a aussi assisté à une réunion de campagne pour la réélection du gouverneur du New Jersey, John Corzine, qui est en difficulté dans les sondages bien que son Etat soit considéré comme un fief démocrate.

Vendredi, M. Obama effectuera un aller-retour en Nouvelle-Angleterre pour soutenir la réélection du gouverneur du Massachusetts Deval Patrick puis celle du sénateur Chris Dodd dans le Connecticut voisin.

La stratégie de M. Obama est double: donner un coup de pouce à ces candidats grâce à son charisme et son autorité présidentielle, mais aussi rassembler les démocrates au moment où lui-même a besoin de voir ses projets soutenus, notamment au Congrès, même si sa cote de popularité reste élevée, à quelque 55%.

Ce retour en campagne semble détendre M. Obama, qui a profité de son passage à New York mardi pour égratigner ses adversaires républicains et notamment l'attitude de ceux qui se sont félicités lorsque Chicago a échoué à devenir la ville olympique de 2016, un dossier dans lequel il s'était fortement investi.

«Ils sont contents d'un échec sur les Jeux. Mais qui est contre les jeux Olympiques? Qu'est-ce qui ne va pas? C'est triste, non?», s'est-il exclamé.

La semaine dernière, à San Francisco, M. Obama avait réjoui le public d'une réunion démocrate en se moquant des républicains qui voulaient selon lui l'empêcher de nettoyer les «saletés» laissées par l'administration de son prédécesseur George W. Bush.

«Je suis occupé... avec mon balai-brosse, je nettoie les saletés de quelqu'un d'autre. Et nous ne voulons pas que quelqu'un reste assis au fond et dise "vous ne tenez pas correctement le balai, vous ne balayez pas assez vite, c'est un balai socialiste"», a-t-il énuméré, gestes à l'appui.

Mais les quelques élections de début novembre, un an avant la consultation cruciale de mi-mandat qui déterminera si les démocrates gardent leur confortable majorité au Congrès, font aussi figure de test pour savoir si le parti a le vent en poupe, ou si la victoire de 2008 est le fait de l'adhésion à M. Obama seul.

Exemple en Virginie, que M. Obama est devenu le premier démocrate en 40 ans à conquérir à la présidentielle, mais où le candidat démocrate au poste de gouverneur, Creigh Deeds, se trouve 10 points derrière son concurrent républicain dans les intentions de vote, deux semaines avant l'élection du 3 novembre.

Mercredi, M. Obama a annoncé qu'il effectuerait un deuxième voyage en Virginie pour faire campagne pour M. Deeds. «Nous avons travaillé trop dur et sommes allés trop loin pour laisser à nouveau échapper la Virginie», a-t-il dit dans un message publicitaire pour le candidat.