Le président Barack Obama recevait mardi son homologue sud-coréen Lee Myung-Bak venu chercher les garanties que les Etats-Unis assureront la sécurité de son pays devant la surenchère nucléaire du voisin nord-coréen.

M. Obama devait passer plus de deux heures avec M. Lee. Les deux dirigeants devaient s'entretenir dans le Bureau ovale, paraître devant la presse et déjeuner ensemble, dans l'évidente intention d'afficher la détermination des Etats-Unis à se tenir au côté de leur grand allié sud-coréen face à l'attitude et la rhétorique belliqueuses du Nord.

Les derniers mois ont vu une nouvelle escalade de la Corée du Nord, peut-être le pays le plus fermé au monde. Elle a culminé quand le régime de Pyongyang, dernier survivant du stalinisme, a lancé un défi de plus à la communauté internationale en testant pour la deuxième fois une bombe atomique le 25 mai.

Après des mois au cours desquels la Chine surtout, l'un des très rares alliés de la Corée du Nord, aura résisté à des mesures de rétorsion internationales, le Conseil de sécurité de l'ONU a réussi à s'entendre vendredi pour renforcer des sanctions adoptées après un premier essai nucléaire en 2006, quand la Corée du Nord est entrée dans le cercle des puissances nucléaires militaires.

Cela n'a fait qu'irriter encore davantage Pyongyang. Après des années de négociations heurtées pour une dénucléarisation de la Corée du Nord, le régime a prévenu que non seulement il n'était plus question pour lui de renoncer à ses armes nucléaires, mais qu'il allait intensifier la production de matière fissile.

Tout blocus imposé à la Corée du Nord sera assimilé à un acte de guerre, a-t-il averti devant le renforcement par le Conseil de sécurité d'un système international d'inspections des cargaisons à destination ou en provenance de Corée du Nord, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

M. Lee, qui a pris ses fonctions en 2008 en rompant avec la politique de conciliation avec le Nord menée par ses prédécesseurs en vue d'une réunification, est ainsi venu chercher à Washington les assurances que les Etats-Unis viendront en aide à leur allié s'il le faut.

M. Lee a indiqué vouloir entendre de M. Obama que son pays est toujours protégé par le «parapluie» nucléaire des Etats-Unis.

Selon l'agence Yonhap citant un responsable de la présidence, M. Lee veut cette fois obtenir un engagement écrit, et non plus seulement verbal.

Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a tâché de rassurer M. Lee au cours d'entretiens lundi: il lui a dit que les Etats-Unis défendraient la Corée du Sud «par tous les moyens nécessaire, y compris le parapluie nucléaire», a rapporté la présidence sud-coréenne dans un communiqué.

En dehors du «parapluie» nucléaire, les Etats-Unis ont 28.500 soldats en Corée du Sud.

Le sort de deux journalistes américaines condamnées la semaine dernière à 12 ans de travaux forcés en Corée du Nord pour entrée «illégale» dans le pays risque de peser sur la rencontre entre MM. Obama et Lee.

Ces derniers devaient par ailleurs discuter d'un important accord de libre échange conclu sous la présidence Bush. Cet accord suscite des inquiétudes aux Etats-Unis à cause des importations de voitures sud-coréennes, et a provoqué des manifestations considérables en Corée du Sud. Signé en 2007 par les deux gouvernements, il n'a jamais été ratifié par le Congrès américain.