On attend plus d'un million de personnes se pressant à Washington pour la cérémonie d'investiture de Barack Obama, qui deviendra le 44ème président des Etats-Unis le 20 janvier 2009. Parmi la foule, quelque 240.000 «happy few» munis d'invitations et parqués sur les trottoirs entre la Maison Blanche et le Capitole, auront une chance d'apercevoir le président en chair et en os.

A l'ouest du Capitole, la foule anonyme s'entassant sur le National Mall devra elle se contenter de suivre la cérémonie sur écrans géants.Pour ce moment historique de l'entrée en fonctions du premier président noir des Etats-Unis, on s'attend à ce que la foule soit plus nombreuse que lors de l'investiture de Lyndon Johnson, en 1965, qui avait battu le record de participation, avec 1,2 millions de personnes.

Du coup, les billets gratuits donnant accès au secteur privilégié s'arrachent auprès des réprésentants et sénateurs, qui vivent un vrai cauchemar depuis l'élection du candidat démocrate, sollicités comme jamais.

Chaque élu reçoit entre 200 et 500 invitations à distribuer, et certains d'entre eux ont déjà claqué la porte au nez des solliciteurs, comme l'élue du District de Columbia Eleanor Holmes Norton, qui annonce la couleur, en rouge, sur son site Web: «Aucun billet disponible pour l'investiture. Prière de ne pas téléphoner ni envoyer de mail».

Le sénateur démocrate de Virginie Jim Webb, élu de l'Etat où vit une bonne partie de la population active de Washington, a reçu 26.000 demandes d'invitation... Dépassé, il a demandé aux organisateurs de la cérémonie d'investiture s'il ne pouvait pas s'en voir attribuer quelques uns de plus.

Son collègue de New York Charles Schumer, qui a reçu à ce jour 100.000 demandes compte procéder par tirage au sort pour distribuer les malheureuses 350 invitations dont il dispose, moyen le plus équitable.

Et les petits malins qui chercheraient à tirer profit de cette fureur n'ont qu'à bien se tenir: la sénatrice de Californie Dianne Feinstein est en train de rédiger une loi pour punir tous ceux qui tenteraient de monnayer les invitations à la cérémonie. Quant au site d'enchères en ligne Ebay, il a annoncé qu'il n'autoriserait aucune vente de ce type.