Le candidat démocrate à la présidentielle Barack Obama a remis la sécurité nationale au coeur de la campagne mercredi, alors que son adversaire républicain John McCain l'accuse d'être incapable de faire face à une crise majeure. «Le prochain président devra se concentrer sur les problèmes de sécurité nationale sur de nombreux fronts», a dit M. Obama à l'issue d'une réunion avec ses principaux conseillers consacrée au sujet.

«Les terroristes qui nous ont attaqué le 11 septembre sont toujours en fuite et complotent» contre les États-Unis. «Nous devons être vigilants pour empêcher de nouvelles attaques», a fait remarquer le candidat démocrate.

Mais, a-t-il souligné, pour vaincre il faut un président qui comprenne «le lien entre notre économie et notre force dans le monde». Mettre d'un côté les questions économiques et de l'autre les questions de sécurité nationale est «une fausse distinction», a-t-il estimé.

«Nous n'allons pas vaincre un réseau terroriste qui agit dans 80 pays en occupant l'Irak. Nous n'allons pas dissuader l'Iran de se doter d'un programme nucléaire en refusant de poursuivre aux côtés de nos alliés une diplomatie directe. Nous n'allons pas assurer la sécurité des Américains et promouvoir les valeurs américaines avec des formules creuses», a dit M. Obama en visant son adversaire républicain qui, a-t-il dit, «a soutenu les décisions du président (George W.) Bush».

Des propos tenus dimanche par le candidat démocrate à la vice-présidence Joe Biden affirmant qu'il ne faudrait «pas six mois» pour que «le monde mette Barack Obama à l'épreuve comme il avait mis à l'épreuve John Kennedy», président à l'époque de la crise des missiles soviétiques à Cuba, ont donné du grain à moudre à la campagne républicaine.

«Nous ne voulons pas un président qui inciterait le monde à le mettre à l'épreuve au moment où notre économie est en crise et que les Américains sont déjà engagés dans deux guerres», en Irak et en Afghanistan, a répété depuis le candidat républicain, à la traîne dans les sondages à 13 jours du scrutin.

M. Obama n'a pas démenti son colistier en faisant remarquer que le secrétaire américain à la Sécurité nationale, Michael Chertoff, avait lui-même affirmé mardi que «le prochain président devra faire face à de nombreux défis au niveau international et que la période de transition (les 77 jours séparant le moment de l'élection et la prise de fonction du nouveau président, ndlr) constitue toujours un moment où il faut être vigilant».

«Si j'ai l'honneur d'être président, j'ai en place une équipe expérimentée avec ce genre de problèmes et qui sera capable de me donner les meilleurs conseils. Quelle que soit la nouvelle administration, elle sera mise à l'épreuve», a dit M. Obama.

Au moment même où M. Obama s'exprimait, le camp républicain organisait une conférence de presse téléphonique intitulée: «Qui les terroristes souhaitent-ils comme président à la Maison-Blanche en 2009?».

Randy Scheunemann, le principal conseiller de M. McCain pour les questions de politique étrangère, a laissé entendre que la réponse à cette question était Barack Obama. Il a cité un porte-parole du Hamas, Ahmed Yousef, qui, selon le conseiller républicain, aurait dit que ce serait «bien pour l'Amérique d'avoir un nouveau gouvernement avec quelqu'un comme Obama».