La deuxième épidémie de virus Ebola en importance de l'histoire ne cesse de gagner du terrain au Congo.

La maladie a maintenant infecté une grande ville de l'est du pays et des experts commencent à craindre une pénurie d'un vaccin expérimental, à un moment où l'épidémie semble sans fin.

On rapporte des cas de cette fièvre hémorragique tout aussi terrifiante que mortelle dans la ville de Butembo, qui compte un million d'habitants. Cela complique des efforts d'endiguement déjà freinés par des attaques rebelles qui empêchent de traquer le virus dans les villages les plus reculés.

Un porte-parole de Médecins sans frontières à Butembo, John Johnson, a dit que la « situation épidémiologique » dans la ville est très préoccupante. Les nouvelles infections se multiplient dans les banlieues de l'est de la ville et dans des districts éloignés, a dit MSF.

L'éclosion annoncée le 1er août est maintenant la deuxième en importance après celle qui avait fait plus de 11 300 morts en Afrique de l'Ouest il y a quelques années. On confirme jusqu'à présent un peu moins de 500 infections, dont 225 décès attribués positivement au virus, a indiqué tard jeudi le ministère congolais de la Santé.

Sans le vaccin expérimental de Merck, a estimé le ministère, le bilan dépasserait déjà les 10 000 morts.

Merck dispose d'environ 300 000 doses du vaccin, qui prend plusieurs mois à produire. Le chef des urgences de MSF, le docteur Peter Salama, a dit qu'il est « très préoccupé » par les réserves disponibles, puisque 300 000 doses seraient insuffisantes pour combattre une épidémie urbaine.

L'Organisation mondiale de la Santé a prévenu plus tôt cette semaine que cette épidémie demeure « imprévisible et dangereuse ». Certaines des infections détectées la semaine dernière n'étaient associées à aucune victime connue, ce qui témoigne de la présence de failles dans le suivi de la maladie.

Les attaques des rebelles entraînent parfois l'interruption des opérations d'endiguement pendant plusieurs jours. Des résidants méfiants refusent aussi d'être vaccinés ou de permettre l'inhumation sécuritaire des victimes, allant jusqu'à attaquer les travailleurs de la santé et à détruire leur équipement.

Le virus est transmis par les fluides corporels des victimes infectées.