Les États-Unis ont refusé lundi de commenter les informations sur un agent double allemand qui aurait travaillé pour eux, mais ont assuré qu'ils allaient collaborer avec Berlin pour résoudre ce différend.

«Nous allons travailler avec les Allemands pour résoudre cette affaire de manière appropriée», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, ajoutant qu'il ne pouvait s'exprimer sur un dossier touchant au renseignement.

Selon la presse allemande, l'agent travaillait pour les services de renseignement allemands (BND). Arrêté mercredi, il travaillait depuis 2012 pour la CIA et aurait remis plus de 200 documents aux États-Unis.

La chancelière allemande Angela Merkel, a qualifié lundi ces informations de «graves».

«Si les informations sont exactes, ce serait une affaire grave», a-t-elle estimé lors d'une conférence de presse à Pékin, tenue conjointement avec le premier ministre chinois, Li Keqiang.

«Il s'agirait à mes yeux d'une évidente contradiction avec ce que je considère être une coopération de pleine confiance entre agences (de renseignement) et partenaires», a-t-elle ajouté.

À la Maison-Blanche, Josh Earnest a affirmé que les «relations qu'entretiennent les États-Unis avec l'Allemagne sont extrêmement importantes. Nous avons une relation très étroite».

«Notre partenariat est bâti sur le respect, des décennies de coopération et de valeurs communes», a-t-il insisté.

Selon lui, le président Barack Obama et Mme Merkel n'ont pas évoqué le sujet jeudi lors d'un entretien téléphonique consacré essentiellement à la situation en Ukraine.

Mais l'ambassadeur des États-Unis en Allemagne a été convoqué vendredi soir au ministère des Affaires étrangères à Berlin pour discuter des informations selon lesquelles l'homme de 31 ans aurait fourni des renseignements aux Américains durant deux ans.

La CIA a refusé de faire tout commentaire sur ces allégations.

Les relations germano-américaines ont déjà été mises à l'épreuve il y a quelques mois dans le cadre des révélations d'Edward Snowden.

L'Allemagne avait été outrée par les révélations de cet ancien contractuel du renseignement américain sur la surveillance des communications par l'agence de sécurité nationale américaine NSA en Europe, et même sur le téléphone portable de la chancelière selon des informations de presse.

Ces derniers mois, M. Obama s'est employé à calmer le courroux de Mme Merkel, promettant en janvier, dans un entretien diffusé en Allemagne, qu'à l'avenir «la chancelière allemande n'aura pas à s'inquiéter» d'être espionnée par les États-Unis.