L'accusation a affirmé jeudi, au quatrième jour du procès à Londres des écoutes illégales au défunt News of the World (NotW), qu'une équipe d'enquêteurs avait été spécialement créée par la rédactrice en chef Rebekah Brooks pour pirater les téléphones de vedettes ou d'inconnus.

Après deux premières journées consacrées à des questions de procédure, le parquet avait affirmé que les hauts responsables du tabloïd du groupe Murdoch étaient au courant des écoutes illégales.

Il avait également révélé que trois journalistes du NotW avaient déjà plaidé coupables d'écoutes illégales.

Jeudi, le procureur Andrew Edis a affirmé devant le tribunal de l'Old Bailey à Londres et un jury de douze personnes - neuf femmes et trois hommes - qu'une équipe d'investigation avait été mise en place par Rebekah Brooks au moment où elle est devenue la toute-puissante rédactrice en chef du New of the World.

Cette proche du premier ministre David Cameron y a intégré le détective privé Glenn Mulcaire et l'ancien journaliste du NotW, Greg Miskiw, qui ont tous deux plaidé coupables d'écoutes illégales.

Mercredi, le procureur avait révélé que le détective était payé près de 100 000 livres (167 000 $) par an pour ses services depuis 2001, et qu'une telle somme ne pouvait pas être ignorée des responsables du journal.

«La question est alors de savoir si quelqu'un s'est demandé pour quel travail était payé ce type», a fait valoir le procureur.

«Et que faisait-il? Nous savons qu'il piratait des téléphones et nous savons qu'il était bon dans son domaine, et nous savons que c'était un baratineur accompli», a-t-il déclaré.

Les jurés ont également pu découvrir des courriels envoyés par le détective privé à Ian Edmondson, l'un des anciens responsables de la rédaction qui comparait dans cette affaire, dans lesquels il fait référence aux écoutes, selon l'accusation.

«Pensez-vous possible que M. Edmondson ne savait pas ce que faisait M. Mulcaire?», a interrogé le procureur.

Dans ce procès qui pourrait durer six mois, les huit principaux prévenus ont tous plaidé non coupables et comparaissent libres.

Parmi eux figurent deux accusés-vedettes, Rebekah Brooks et Andy Coulson, anciens rédacteurs en chef du News of the World et proches du premier ministre conservateur David Cameron.

On leur reproche, au terme de deux ans d'enquête qui ont conduit à une centaine d'arrestations, d'avoir mis sur écoute, dans les années 2000, plus de 600 personnes parmi lesquelles des vedettes comme l'acteur Jude Law ou le secrétaire du prince William.