La diplomatie américaine a qualifié jeudi d'acte de «provocation» l'installation par l'Iran de nouvelles centrifugeuses sur son site de Natanz début février, comme l'affirme un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

«L'installation de nouvelles centrifugeuses modernes constituerait une nouvelle escalade et une violation continue des obligations de l'Iran conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et de l'AIEA. Cela marquerait un pas provocateur supplémentaire», a déclaré la porte-parole du département d'État Victoria Nuland.

Selon un rapport de l'AIEA paru jeudi, «le 6 février 2013, l'agence a observé que l'Iran avait commencé l'installation de centrifugeuses IR-2m» à Natanz (Iran, centre). «C'est la première fois que des centrifugeuses plus avancées que les IR-1 ont été installées» sur ce site d'enrichissement d'uranium, selon l'AIEA.

Mme Nuland a ajouté que ce rapport de l'AIEA n'était «pas une surprise» pour les États-Unis.

L'enrichissement est au coeur du conflit entre l'Iran et les grandes puissances, qui soupçonnent la République islamique de vouloir enrichir de l'uranium jusqu'à 90%, niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique, ce que les autorités iraniennes démentent.

L'Iran affirme enrichir uniquement à des fins civiles -jusqu'à 5% pour produire de l'électricité et 20% pour alimenter son laboratoire de recherche médicale- et revendique son droit à enrichir de l'uranium en tant que signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Ce pays est sous le coup de sanctions multilatérales de l'ONU et unilatérales des États-Unis et de l'Union européenne pour ces activités nucléaires. La crise fera une nouvelle fois l'objet de discussions le 26 février à Almaty, au Kazakhstan, avec le groupe des P5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Grande-Bretagne et Allemagne), après un dernier raté à Moscou en juin 2012.

«Il y a une voie diplomatique» pour résoudre la crise nucléaire iranienne, a insisté la porte-parole du département d'État, fidèle à la position défendue par Washington depuis des mois dans ce dossier.

Les Iraniens «ont l'occasion de se rendre à ces pourparlers (à Almaty) en étant sérieux et disposés à dissiper les inquiétudes de la communauté internationale», a encore plaidé Mme Nuland.

Son homologue à la Maison Blanche, Jay Carney, a exhorté l'Iran à faire «un choix».

«Le poids des sanctions pourrait être allégé, mais la balle est dans le camp de l'Iran pour transformer en acte tangible ses déclarations selon lesquelles il est prêt à négocier», faute de quoi Téhéran «sera encore plus sous pression et isolé», a martelé le porte-parole du président Barack Obama.

La semaine dernière à Washington, le secrétaire d'État John Kerry, son homologue européenne Catherine Ashton et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avaient exhorté jeudi l'Iran à faire des avancées sur son programme nucléaire au cours des négociations à Almaty.