L'Iran répondra militairement à toute attaque israélienne ou américaine contre ses installations nucléaires, a réaffirmé samedi le principal conseiller militaire du Guide suprême iranien en précisant que cette réponse serait «proportionnelle aux dommages subis».

Le général Yahya Rahim Safavi, ancien commandant en chef des Gardiens de la révolution, le corps d'élite des forces iraniennes, a toutefois estimé dans une entrevue à l'agence Fars que les risques d'une telle attaque étaient «faibles».

Malgré les avertissements de responsables israéliens et américains rappelant régulièrement que «toutes les options sont sur la table» si les négociations entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien controversé n'aboutissent pas rapidement, les conditions ne sont pas favorables à une attaque, a-t-il estimé.

Israël et les États-Unis «pourraient commencer une guerre, mais pas la finir», donnant ainsi à l'Iran «la clef de l'issue du conflit», a fait valoir le général Rahim Safavi.

«La situation politique, économique et sociale» n'est pas favorable aux dirigeants de ces deux pays, a-t-il analysé. «M. Obama veut être réélu (en novembre) et ne commencera pas une nouvelle guerre (...) et le cabinet de M. Netanyahu est fragile et un conflit pourrait faire éclater son gouvernement».

Toutefois, a réaffirmé le conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, en cas d'attaque, «l'Iran répondra intelligemment, de façon proportionnelle au dommage subi, ce qui veut dire que nous leur ferons autant de mal qu'ils nous en auront fait».

«Tout le territoire israélien est à la portée de nos missiles», a rappelé le général Rahim Safavi, en estimant également que «le Hezbollah libanais (allié de Téhéran) qui possède des milliers de missiles lancera très probablement des opérations contre le régime sioniste» si l'Iran est attaqué.

Quant aux États-Unis, «nous n'avons pas accès à leur territoire, mais il y a 20 bases américaines et plus de 100 000 soldats américains dans la région sous la menace de l'Iran», a-t-il rappelé.

«Les Américains savent parfaitement que leurs 60 navires dans le Golfe persique et en mer d'Oman sont vulnérables, et que toutes leurs bases sont à portée de nos missiles», a-t-il ajouté.

Les États-Unis et Israël --ennemi juré de l'Iran qui l'a voué à la destruction-- ont réaffirmé cette semaine que l'option d'une frappe militaire contre les installations nucléaires iraniennes demeurait «sur la table» en cas d'échec des négociations nucléaires prévues à Moscou en juin entre l'Iran et les grandes puissances.

«Nous n'avons pas l'intention de poursuivre indéfiniment les discussions (...). Le créneau se réduit», a affirmé jeudi l'ambassadeur des États-Unis en Israël Dan Shapiro, alors que le ministre de la Défense israélien Ehud Barak réaffirmait que l'État hébreu n'attendrait pas qu'il soit «trop tard» pour bloquer le programme nucléaire iranien par une action militaire.

L'Iran répète régulièrement qu'il répondra militairement à toute attaque contre ses sites nucléaires.