À moins de cinq semaines de l'élection présidentielle, Mitt Romney est en train de procéder à un recentrage stratégique destiné à faire oublier le candidat «profondément conservateur» qu'il se vantait d'être pendant les primaires républicaines.

Dans une interview diffusée jeudi soir sur Fox News, l'ancien gouverneur du Massachusetts a notamment qualifié de «complètement incorrects» les propos méprisants qu'il a tenus devant de riches donateurs au sujet des 47 % d'Américains qui ne paieraient pas d'impôt. Après la diffusion d'une vidéo filmée à son insu en mai, dans laquelle on le voit dénoncer la mentalité de «victimes» de ces Américains qui voteront pour Barack Obama «quoi qu'il arrive», il avait refusé de s'excuser et s'était contenté de dire qu'il s'était exprimé de façon inélégante.

Le mea-culpa de Mitt Romney fait suite au débat de mercredi, au cours duquel il a relancé sa candidature en défendant des positions plus centristes ou modérées que dans les derniers mois, comme on peut le constater dans ces exemples.

Sources: New York Times, Los Angeles Times et MittRomney.com

Fiscalité

Durant les primaires

«Nous allons réduire de 20 % les impôts de tous les contribuables du pays, y compris le 1 % du sommet.»

Débat de mercredi

«Je ne vais pas réduire les impôts des gens les plus riches. Les gens à revenu élevé se portent bien dans cette économie.»

Réglementation

Durant les primaires

«De nombreux facteurs contribuent à la faiblesse de l'économie américaine. Mais une bonne partie du problème depuis plusieurs présidences - et l'administration Obama l'a exacerbé de façon marquée - est le fardeau de la réglementation sur l'économie.»

Débat de mercredi

«La réglementation est essentielle. Un marché libre ne peut fonctionner sans réglementation. Tous les pays libres ont une bonne réglementation.»

Massachusetts

Durant les primaires

«Mon État était à l'avant-garde de ce que les progressistes tenteront d'accomplir partout dans le pays, de ce qu'ils tentent d'accomplir maintenant, et je me suis battu envers et contre tous dans un État profondément démocrate. Mais j'étais un gouverneur républicain profondément conservateur.»

Débat de mercredi

«J'ai vécu l'expérience fabuleuse - cela ne me semblait pas le cas à l'époque - d'être élu dans un État où 87 % des parlementaires étaient démocrates, et cela signifie que j'ai compris dès le premier jour que je devais être conciliant et travailler avec l'autre parti pour arriver à accomplir quelque chose.»