La révolution annoncée par les partisans de Ron Paul n'aura pas lieu en 2012. Pour 2016, c'est une autre histoire.

Le représentant du Texas a informé ses partisans hier qu'il ne ferait pas campagne dans les 12 États qui n'ont pas encore voté dans le cadre de la course à l'investiture républicaine pour la présidence. Il a reconnu qu'il n'avait plus les moyens financiers pour continuer la lutte dans les primaires.

«Continuer à faire cela avec un quelconque espoir de succès nécessiterait plusieurs dizaines de millions de dollars que nous n'avons tout simplement pas», a-t-il fait savoir à ses partisans par l'entremise d'un communiqué.

Cette décision laisse donc seul en lice le favori Mitt Romney, qui devrait atteindre bientôt le chiffre magique des 1144 délégués nécessaires pour remporter l'investiture du Parti républicain. Sa victoire semblait déjà acquise depuis le retrait de son plus sérieux rival, Rick Santorum, le 10 avril.

La prochaine étape de la course à l'investiture républicaine aura lieu aujourd'hui dans deux États, le Nebraska et l'Oregon, qui tiendront des primaires.

Pour Ron Paul, il ne s'agit cependant pas d'un retrait en bonne et due forme, puisque le candidat libertarien entend continuer à manoeuvrer pour amasser des délégués dans les États qui ont déjà voté.

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Cette stratégie a notamment permis à Paul de remporter 22 des 25 délégués mis en jeu au Nevada, un État où Romney avait pourtant remporté les caucus avec plus de 30 points de pourcentage d'avance sur son plus proche rival.

Le fils suscite l'espoir

Le représentant texan entend ainsi mettre à profit les règles byzantines de certains États pour se présenter à la convention nationale du Parti républicain à Tampa, à la fin du mois d'août, avec un maximum de délégués. Il espère ainsi pouvoir «transmettre un message fort [...] selon lequel la liberté est la marche à suivre pour l'avenir», pour citer ses propres mots.

Ron Paul peut compter sur des partisans enthousiastes, qui sont notamment attirés par sa politique étrangère non interventionniste et son appui à la légalisation des drogues. Mais il n'aura pas remporté la victoire dans un seul État.

Certains de ses partisans n'abandonneront pas pour autant leur rêve de voir un Paul à la Maison-Blanche. Ils fondent en effet l'espoir que le sénateur du Kentucky Rand Paul, fils de Ron, brigue l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2016.