Barack Obama a souligné lundi que les efforts militaires des États-Unis et de leurs alliés contre le groupe État islamique en Irak et en Syrie s'étaient intensifiés tout en reconnaissant que les progrès contre les djihadistes devaient être «plus rapides».

«Nous les frappons plus fortement que jamais», a déclaré le président américain depuis le Pentagone où il avait réuni son Conseil de sécurité nationale. «Plus ils seront affaiblis, plus il deviendra difficile pour (les membres de) l'EI de faire leur propagande à travers le monde», a-t-il ajouté.

Huit jours après une allocution solennelle prononcée dans le Bureau ovale, M. Obama a annoncé que le secrétaire à la Défense Ashton Carter se rendrait dès ce lundi au Proche-Orient «pour travailler avec les partenaires de la coalition afin d'obtenir plus de contributions militaires».

«Cela continue d'être un combat difficile», a-t-il reconnu, soulignant que les djihadistes utilisaient «des hommes, des femmes et des enfants sans défense comme boucliers humains».

M. Obama, qui peine à convaincre les Américains de l'efficacité de sa stratégie contre l'EI, a longuement insisté sur les progrès enregistrés sur le terrain au cours des derniers mois.

«L'EI a perdu plusieurs milliers de km2 de territoires qu'ils contrôlaient en Syrie (...) En de nombreux endroits, ils ont perdu leur liberté de manoeuvre car ils savent que s'ils rassemblent leurs forces, nous les éliminerons», a-t-il souligné. «Depuis l'été, l'EI n'a pas réussi une seule opération d'envergure, que ce soit en Irak ou en Syrie», a-t-il ajouté.

«Cependant, nous sommes conscients du fait que les progrès doivent être plus rapides», a-t-il ajouté, soulignant que d'innombrables Irakiens et Syriens vivaient sous le règne de la «terreur».

La coalition internationale dirigée par les États-Unis mène des frappes aériennes en Irak et Syrie, s'efforçant notamment de désorganiser le groupe EI en éliminant ses hauts responsables. «Les dirigeants de l'EI ne peuvent se cacher», a averti M. Obama.

Au-delà du front militaire, les États-Unis doivent aussi se préoccuper de mieux contrer la communication de l'EI, notamment sur les réseaux sociaux, a ajouté lundi le plus haut responsable militaire américain, le général Joe Dunford.

«Ce qui m'inquiète, c'est que le discours de l'EI attire et nous devons prendre cela sérieusement», a constaté le chef d'état-major inter-armées américain, lors d'un Congrès sur la sécurité à Washington.

«On peut se contenter d'observer l'absurdité de ces idées et les dédaigner. C'est facile, mais ces idées ont un écho», a-t-il poursuivi, estimant que les États-Unis n'en faisaient pas encore assez sur ce front.

«Aussi incroyable que cela paraisse, elles ont un écho ici aux États-Unis parmi des jeunes qui sont soit en colère, soit désorientés, soit simplement pas complètement intégrés dans notre société», a ajouté le général Dunford, qui avait participé plus tôt au Conseil de sécurité nationale avec Barack Obama.

Selon un récent sondage CNN/ORC, plus de deux Américains sur trois (68%) jugent que la réponse militaire face à l'EI n'a pas été assez agressive et 60% des personnes interrogées désapprouvent la façon dont le président fait face à la menace terroriste.