«Pas de doute sur le fond. Mais très inquiète quand même»: c'est ce qu'a confié Anne Sinclair, l'épouse de Dominique Strauss-Kahn, cinq jours après son arrestation le 14 mai pour tentative de viol à New York, dans un courriel adressé à un journaliste français et rendu public mardi.

Ce courriel, adressé à Michel Taubmann, auteur d'une biographie de DSK dont une version actualisée sort jeudi en librairie en France, a été écrit le 19 mai.

À ce moment là, Dominique Strauss-Kahn est incarcéré à la prison de Rikers Island après avoir été accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre dans un hôtel de New York et il attend de savoir si le juge va lui accorder la liberté conditionnelle ou pas.

Le courriel est cité par M. Taubmann dans son livre intitulé Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn. «Dominique est un homme bien, honnête et droit», ajoute-t-elle.

«Je crois en lui plus que jamais. Notre couple est d'une solidité à toute épreuve. Nous sortirons de ce drame ensemble, dignes et droits, main dans la main», poursuit-elle selon le journaliste qui dit avoir été frappé par la «confiance totale, absolue, inébranlable» d'Anne Sinclair en l'innocence de son mari.

Le lendemain de son arrestation le 14 mai, l'ex-star de la télévision française avait simplement dans un court communiqué dit ne pas croire «une seule seconde aux accusations» portées contre son mari et ne pas douter «que son innocence soit établie». Il s'agissait jusqu'à présent de sa seule prise de position publique sur l'affaire.

Depuis, on l'a vue au tribunal lancer un fugace baiser à son mari ou arriver en salle d'audience main dans la main de son époux qui nie les faits qui lui sont reprochés et a plaidé non coupable le 6 juin ouvrant ainsi la voie à la tenue d'un procès public.

L'auteur de la biographie raconte également la réaction, le dimanche 15 mai, de la soeur de DSK, Valérie Strauss-Kahn, qui se dit «sûre qu'il est incapable de violence à l'égard d'une femme».

«Dominique (...) c'est un homme doux, tout comme mon frère Marco. Ils ont été élevés par une mère qui les adorait. Mes parents nous ont transmis des valeurs, le respect des droits de l'Homme, le respect de la femme, le respect des faibles. Toute notre éducation repose sur la parole, le dialogue, jamais la violence», affirme Valérie Strauss-Kahn.

«Dans ma famille, les hommes sont doux (..) Dominique aussi est gentil, généreux, plus sensible qu'on ne le croit. Je ne sais pas ce qui s'est passé à New York mais je peux témoigner que les valeurs de notre éducation sont à l'opposé de toute violence physique. Ni mes frères ni moi n'avons jamais reçu aucune gifle, aucune fessée de nos parents. Je n'ai jamais vu Dominique lever la main sur quiconque», poursuit-elle.

Le prochain rendez-vous de Dominique Strauss-Kahn avec la justice a été fixé au 18 juillet pour une audience préliminaire. Il est visé par sept chefs d'accusation, notamment tentative de viol et séquestration.