La candidate de l'extrême droite à la présidentielle en France Marine Le Pen a fustigé mardi le «système» qui voudrait imposer un duel Sarkozy/Hollande et attaqué sur l'immigration, son thème de prédilection, pour son dernier meeting de campagne.

Tour à tour, lors de ce meeting organisé à Paris, la présidente du Front national a étrillé le président sortant candidat à sa succession Nicolas Sarkozy et le candidat socialiste François Hollande donné favori des sondages au second tour, à cinq jours du premier dimanche.

«Nicolas Sarkozy, vous n'échapperez pas à votre bilan, à votre renoncement à vos trahisons, ni à la sanction que vous méritez», a-t-elle lancé au président sortant qui tente de rééditer son coup de 2007 pour grappiller des voix au Front national en multipliant des déclarations très à droite sur l'immigration et l'islam. Elle a qualifié le vote Sarkozy, qu'elle redoute, de «totalement inutile».

Avec autant de vigueur, elle a fustigé François Hollande donné par les sondages grand gagnant du second tour après un premier tour où il serait au coude à coude avec Nicolas Sarkozy.

«Il est beau le PS de François Hollande, le banquier tranquille, qui a laissé la corruption gangrener des fédérations entières de son parti, voler les pauvres, qui va à Londres, à la City, rassurer le monde bancaire qui ne risque rien, et se fait adouber par le Financial Times qui le trouve très bien dans la politique de rigueur», a-t-elle lancé.

Alors qu'en janvier, un tiers des Français souhaitait qu'elle réédite l'exploit de son père Jean-Marie Le Pen en 2002, en se qualifiant pour le second tour, Marine Le Pen a vu les intentions de vote stagner. Elle est désormais créditée de 15% à 16,5% des intentions de vote, ce qui la place en troisième position, voire en quatrième, derrière le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon.

«Nous allons leur montrer qu'ils ont tort», a-t-elle martelé en visant les «sachants», «les experts», journalistes, sondeurs et tout ce qu'elle a pu relier aux «élites mondialisées». «Nous allons les remettre à leur place.»

Marine Le Pen a également attaqué sur son thème de prédilection, l'immigration, devant 6000 partisans scandant: «on est chez nous! on est chez nous!».

«Plus d'immigration, c'est plus de chômage, plus d'insécurité, plus de déficit budgétaire, plus de dette, une charge écrasante», a-t-elle lancé après avoir consacré une large partie de son discours à la dénonciation de l'Union européenne.

«La nationalité française s'hérite ou se mérite», a-t-elle ajouté en agitant le spectre du «franco-algérien» Mohamed Merah, l'auteur des tueries de Toulouse, dans le sud-ouest de la France, en mars.