La campagne des élections de mi-mandat qui s'achève a été plus négative et venimeuse que celle de 2008.

Les deux partis ont laissé tomber les gants dans les campagnes télévisées, qui cherchaient davantage à salir l'adversaire qu'à faire valoir des solutions aux problèmes actuels.

Une analyse du New York Times montre que 50% des publicités démocrates et 56% des réclames républicaines attaquaient le camp adverse, une hausse d'environ 10% pour chaque parti en comparaison avec les élections de 2008.

La baisse de popularité des démocrates depuis deux ans est l'un des thèmes-clés de ces élections. Dans ses discours, Barack Obama dit souvent que l'économie est à blâmer. En privé, le président se montre plus direct: c'est la peur qui paralyse les gens.

Hier, le Times a rapporté les propos tenus par le président plus tôt ce mois-ci dans une soirée privée de financement à Boston.

«L'une des raisons qui expliquent que nos politiques ont dû mal à convaincre les gens, et que la science et les arguments ne l'emportent pas toujours, est que nous ne sommes pas programmés pour penser clairement quand nous avons peur. Le pays a peur, et pour des raisons très valides», a dit le président à des médecins qui avaient payé 15 000$ pour l'entendre.

Parallèlement, le président brandit le spectre d'un retour à la case départ pour motiver ses partisans. Une victoire éclatante des républicains aux élections de demain pourrait mettre en péril les réalisations des démocrates, a prévenu le M. Obama lors de son dernier sprint de la campagne, en fin de semaine.

À Philadelphie, samedi, le président a soutenu que le sort des accomplissements de son administration était entre les mains des électeurs. «Le progrès accompli au cours des dernières années pourrait être annulé», a dit M. Obama devant une foule enthousiaste.

Les républicains confiants

Les républicains ont profité des derniers jours de la campagne pour participer à des rassemblements publics aux quatre coins des États-Unis. Ils n'ont toutefois pas cherché à rencontrer les médias: dans bien des courses serrées, les candidats boycottent la presse, pour rejoindre les électeurs grâce aux publicités télévisées et aux médias sociaux.

C'est le cas de Sharron Angle, au Nevada. Mme Angle a refusé de répondre aux questions d'un journaliste de la station locale de CBS, vendredi. Elle ne donne pas d'entrevues: le journaliste la poursuivait, caméra à l'épaule, dans l'aéroport de Las Vegas.

«Je répondrai à vos questions quand je serai élue», a finalement dit la candidate, que les sondages placent à quelques points devant Harry Reid, actuel sénateur du Nevada et allié principal de Barack Obama.

Au Delaware, Christine O'Donnell a diffusé un documentaire promotionnel sur sa carrière. Elle a dit utiliser cette méthode pour contourner les médias, qui sont associés aux démocrates pour couler sa candidature, a-t-elle dit.

Sur Fox News, Sarah Palin a défendu la candidature de Joe Miller en Alaska, qui évite la presse depuis plusieurs semaines. Palin a qualifié les employés locaux de CBS de «bâtards corrompus» qui ne «donnent pas un portrait juste du candidat».