L'accord survenu jeudi entre l'ONU et Damas pour permettre l'entrée d'aide humanitaire dans la ville assiégée de Homs, dans le centre de la Syrie, sera appliqué dès vendredi matin, a déclaré une responsable américaine.

Les Nations unies ont confirmé jeudi une «pause humanitaire» à Homs qui va permettre la sortie «imminente» de centaines de civils des quartiers rebelles de Homs assiégés depuis plus de 600 jours par l'armée, ainsi que l'entrée d'une aide humanitaire vitale pour les habitants pris au piège.

La porte-parole du département d'État Jennifer Psaki s'est félicitée de cet accord, soulignant toutefois que davantage devait être fait.

«Selon nos informations, les opérations commenceront demain, vendredi matin, et consisteront en une pause humanitaire dans cette localité, durant laquelle les évacuations (de civils) auront lieu et la nourriture et autres apports humanitaires seront livrés», a-t-elle indiqué.

Mme Psaki a néanmoins insisté sur le fait que cet accord ne devait pas servir «d'outil de marchandage» pour le régime de Damas et que les évacuations n'étaient «pas un substitut à la fourniture en toute sécurité, de façon régulière et sans entrave de l'aide humanitaire à ceux qui en ont besoin».

Selon elle, le fait que les civils syriens aient été forcés à quitter leurs foyers à Homs pour trouver de la nourriture est une «tragédie», ajoutant que le régime de Bachar al-Assad devait «fournir un accès entièrement libre aux travailleurs humanitaires».

«Nous ne devrions pas accorder de la crédibilité à un régime juste parce que celui-ci fournit de la nourriture durant quelques jours à des gens qui meurent de faim (...) C'est quelque chose qu'il aurait dû faire depuis le début», a-t-elle martelé.

Cet accord, s'il est appliqué, sera le premier geste humanitaire du régime de Damas depuis la fin du premier round de négociations fin janvier à Genève, sous l'égide du médiateur international Lakhdar Brahimi.

Le conflit syrien s'apprête à entrer dans sa quatrième année et les violences ont déjà fait plus de 136 000 morts.

Ban Ki-moon condamne le largage de barils d'explosifs par l'armée en Syrie

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné jeudi les attaques perpétrées contre les civils en Syrie et en particulier les largages de barils d'explosifs par l'armée de l'air syrienne depuis plusieurs jours à Alep (nord).

Ces tactiques ont un «effet dévastateur sur les zones habitées» et sont contraires aux lois humanitaires internationales, a souligné M. Ban, cité par son porte-parole Martin Nesirky.

M. Ban appelle «toutes les parties en Syrie à s'efforcer immédiatement de faire baisser le niveau des violences et à se concentrer sur une solution pacifique au conflit», ajoute le communiqué de l'ONU.

Les «barils d'explosifs» largués par l'aviation syrienne sur les quartiers d'Alep ont fait près de 250 morts, dont 73 enfants, en cinq jours, a indiqué jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Selon cette ONG, ces barils chargés de TNT ont fait également des centaines de blessés de samedi à mercredi et provoqué l'exode de plusieurs milliers de personnes.