Le président français Emmanuel Macron a reconnu mardi que les frappes menées contre des sites d'armes chimiques en Syrie «ne règlent rien», mais que la France, les États-Unis et le Royaume-Uni «sont intervenus pour l'honneur de la communauté internationale».

«Regardons nos principes en face et demandons-nous où nous voulons aller: ces frappes ne règlent rien, mais elles mettent fin à un système auquel nous nous étions habitués qui est que, en quelque sorte, le camp du droit serait devenu le camp du faible», a plaidé M. Macron devant les eurodéputés.

Répondant à des interventions de certains d'entre eux sur la Syrie, le chef de l'État français a déclaré que Washington, Londres et Paris étaient intervenus dans la nuit de vendredi à samedi «pour l'honneur de la communauté internationale, dans un cadre légitime, multilatéral, de manière ciblée, sans aucune victime humaine» afin de «détruire trois sites de production et de transformation d'armes chimiques.

Il a ensuite précisé que la France continuera «à travailler à une solution politique inclusive pour la Syrie en parlant à toutes les parties - la Russie, la Turquie, l'Iran, le régime et toutes les forces d'opposition - pour construire la Syrie de demain et réparer ce pays».

«Mais nous ne construirons pas la Syrie de demain si nous détournons le regard pour la laisser au régime de Bachar al-Assad et à ses alliés une fois qu'ils auront terminé le sale travail qu'ils mènent. Je vous le dis franchement», a-t-il ajouté, en s'adressant d'un ton combatif aux eurodéputés.

M. Macron a en outre «invité tous les pays» à se joindre à l'effort humanitaire en aide aux populations civiles en Syrie.

Paris a annoncé le déblocage de 50 millions d'euros pour venir en aide aux ONG intervenant sur le terrain, dont des représentants ont été reçus lundi soir à l'Élysée.